Veillez ! — Quand des commandements d'hommes éclipsent la joie

Mise en ligne le 6 juillet 2025.

« C’est pourquoi, après avoir examiné ce sujet dans la prière, le Collège central a conclu, qu’il n’y a pas besoin d’établir une règle à propos de lever son verre et de trinquer. » — Vidéo : Point actualité n° 4 du Collège central (2025), 4 juillet 2025, ► 13:03-17 min, jw.org.

DANS UNE VIDÉO intitulée « Point actualité n° 4 du Collège central (2025), Stephen Lett, membre du Collège central des témoins de Jéhovah, a déclaré que le fait de trinquer — c'est-à-dire lever son verre en signe de célébration ou de convivialité — est désormais une question de conscience pour les fidèles. Ce revirement surprend, car pendant plus de 70 ans, ce geste était interdit au sein de la communauté, considéré comme une coutume aux racines païennes, superstitieuses et inadaptée au mode de vie chrétien.

Une longue tradition de retenue

Depuis des décennies, les publications de la société Watchtower ont régulièrement mis en garde contre des gestes soi-disant associés à des rituels non bibliques. En 1952, une réponse publiée dans la revue phare qualifiait les toasts de pratiques d’origine païenne, servant à honorer des divinités. Par conséquent, trinquer était perçu comme un comportement « du monde », à éviter pour rester pur dans sa foi.

Nombreux sont ceux qui, au fil des décennies, ont renoncé à lever leur verre en public, à célébrer un mariage simplement, ou à partager un moment festif avec des collègues ou des amis, simplement par crainte de violer une règle qui, aujourd’hui, n’en est plus une.

Un changement tardif

« Donc juste avec ces deux premiers points, nous voyons clairement comment une vérité divine, un nouvel éclaircissement est transmis depuis le ciel à la terre, au moyen de l’esprit saint, par l’intermédiaire de l’esclave fidèle et avisé [ou collège central]. » — Vidéo : Jeffrey Winder : Comment la lumière devient-elle de plus en plus brillante ? d’août 2023, ► 2:35-48 min, jw.org.

Que s'est-il donc passé entre 1952 et 2025 pour justifier un tel changement ?

Rien, si ce n'est une réévaluation interne. Aucune nouvelle lumière biblique transmise « depuis le ciel à la terre, au moyen de l'esprit saint », ni aucun verset redécouvert. Juste un ajustement institutionnel. Ce qui était « inapproprié » est désormais « permis, selon sa conscience ».

Cependant, cette situation soulève une question plus profonde :

S'il s'agissait réellement d'un principe divin, comment celui-ci a-t-il pu changer ?

Le poids des commandements d'hommes

Ce changement met en évidence un problème central dans les structures fortement hiérarchisées : les enseignements évoluent, mais leurs conséquences restent. Pendant des décennies, des fidèles ont ressenti un malaise, voire une culpabilité, pour un simple geste de joie. Des moments de célébration — mariages, anniversaires, réussites — ont été vécus avec tension, retenue, ou purement annulés.

Combien de sourires, de toasts levés à la santé d'un ami ou à l'amour d'un couple ont été retenus par crainte d'enfreindre une norme humaine ?

Jésus dénonçait déjà cette dynamique à son époque, en disant :

« C’est vainement qu’ils m’honorent, en donnant des préceptes qui ne sont que des commandements d’hommes. » — Matthieu 15:9, Traduction par L. Segond & H. Oltramare, édition de 1874.

Quand une organisation religieuse place ses traditions ou ses interprétations au-dessus de la conscience personnelle éclairée par la Bible, elle court le risque d'étouffer la joie et la liberté que le christianisme est censé apporter. Malheureusement, il arrive également parfois que certains de ces commandements d'hommes mettent en péril la vie humaine.

Une leçon à retenir

« Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez ! » — Marc 13:37, Traduction par Augustin Crampon, édition de 1923.

Le cas du trinquer n'est pas anodin. Il illustre comment une interprétation humaine peut influencer profondément la vie quotidienne des fidèles, même dans ses gestes les plus simples. Et quand, des décennies plus tard, cette règle est soudainement levée, elle laisse derrière elle une question douloureuse :

Était-ce vraiment nécessaire ?

Bien sûr, il ne s'agit pas ici de revendiquer le droit absolu de tout faire. Il s'agit de rappeler qu'un geste comme lever son verre ne devrait jamais avoir été transformé en symbole de déloyauté spirituelle. Il s'agit aussi de réfléchir à la question suivante :

Combien d'autres règles actuelles du Collège central ne sont que des « commandements d'hommes », appelés un jour à disparaître ?


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Le 05 décembre 2025, 12:05
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