La traduction par Louis-Isaac Lemaistre de Saci

Mise à jour du 5 novembre 2020.

LOUIS-ISAAC LEMAISTRE DE SACY est né à Paris le 29 mars 1613, et décédé le 4 janvier 1684 ; il fut un prêtre proche de Port-Royal, théologien, bibliste et humaniste français.

L'initiative de la traduction de la Vulgate que sont les quatre Évangiles et de l'Apocalypse, vient de son frère ainé Antoine, mais cette traduction ne lui convenait pas.

À la mort de frère, Louis-Isaac entreprend alors avec ses amis de Port-Royal sa propre révision. Alors que les persécutions frappent Port-Royal depuis 1654, il est emprisonné à la Bastille en mai 1666, où il profite de ces moments pour achever la traduction de l’Ancien Testament commencée par son frère.

Sa traduction de la Bible fut la plus répandue au XVIIIe siècle, dite aussi « Bible de Port-Royal » ou « Bible de Sacy ».(+)

Dans cette réédition de 1855 et disponible sur ce blog, on y découvre l'absence des livres apocryphes ; le livre des Psaumes contient de nombreuses nuances au niveau de sa “table de références bibliquesˮ, dont plusieurs chapitres qui n'ont pas de versets 1 ou 1-2 semblent correspondre à des sous-titres, ce qui forme un sérieux décalage par rapport à des versions plus modernes.(#) Mais le point le plus intéressant de cette particularité présente dans le livre des Psaumes, est probablement le chapitre X (10), il y en a deux ; l'un étant traduit selon l'hébreu, l'autre selon la Vulgate. Dans nos versions modernes, nous lisons pourtant ce onzième chapitre sans même se douter de cette nuance de traduction...

À ce sujet, voici ci-dessous quelques citations de notes explicatives contenues dans d'autres traductions :

« Dans l’hébreu, le Psaume IX finit avec le vers. 21, et les 18 versets qui suivent forment le Psaume X ; mais les anciennes versions (LXX, Vulg., etc.) réunissent les 39 versets en un Psaume unique. [...] A partir du Ps. X, il faut diminuer d’une unité le nombre marquant la série des Psaumes selon l’hébreu, pour avoir le Psaume correspondant selon la Vulgate. » — Traduction par l’abbé A. Crampon, édition de 1904, notes, pages 589-590.

« Ps. IX. Dans les versions grecques, latines, etc. Les Ps. IX et X son réunis en un Psaume unique. [...] A partir du Ps. X et jusqu’au Ps. CXLVII, la numérotation des Psaumes est, sauf quelques exceptions, en avant d’une unité dans l’hébreu par rapport aux LXX et à la Vulgate. » — Traduction par l’abbé A. Crampon, édition de 1923, notes, pages 673-674.

« 10:1* Dans LXXVg, ce psaume et le précédent ne forment qu’un seul psaume de 39 v. [...] 11:1* LXXVg réunissent les deux psaumes précédents en un seul, de sorte que celui-ci est le Ps 10, ce qui change la numérotation des psaumes suivants. » — TMN avec notes et références, édition de 1995, notes, pages 727-728.

Une fois de plus, veillez.org n'a en aucune façon cherché à corriger ces différences pour les faire correspondre à nos versions modernes, mais s'est appliqué à restituer le texte et sa table de références bibliques, tels qu'ils figurent dans cette édition ; ce qui peut bien sûr surprendre le lecteur au premier abord, notamment lors d'une recherche d'un verset dans le livre des Psaumes. En outre, cela peut aussi permettre de mieux comprendre les changements et les évolutions de la Bible dans les différentes traductions aux cours de l'histoire, et en particulier ces derniers siècles.

Particularités du livre des Psaumes

Comme pour les autres sous-titres, ceux des chapitres qui présentent une absence de versets 1 ou 1-2 sont de couleur gris ; indiquant que dans cette édition, ce(s) verset(s) représente(nt) un sous-titre, et le numéro de verset débute alors au verset 2 ou 3.

Dans le fac-similé, plusieurs numéros de versets semblent aussi être indiqués comme emplacements plausibles et entourés de parenthèses. Dans cette version en ligne, ceux-ci sont également restitués dans leurs emplacements initiaux [Aperçu].

Les noms des livres sont également restitués.

Dans chaque chapitre décalé, une note explicative a été ajoutée pour informer le lecteur. En outre, le chapitre CXIII (113) correspond donc au chapitre 114, du fait de la présence comme expliqué précédemment, du double chapitre X (10) — il enchaîne et inclut à la fin du chapitre CXIII (113) le CXV (115), par le sous-titre suivant : « Psaume CXV selon les Hébreux. » ; ce qui correspond alors dans les traductions modernes, au chapitre 115. À la fin de celui-ci, le texte se poursuit par le chapitre CXIV (114). Ce chapitre ne comprend que 9 versets, et se poursuit par le chapitre CXV (115) qui contient les versets 10-19, avec comme sous-titre : « Ce Psaume dans l’hébreu est la suite du précédent. » ; dans nos versions modernes, ces deux chapitres correspondent au chapitre 116 qui compte 19 versets.

Le Psaume CXLVI (146) ne contient que 11 versets, il se poursuit avec le Psaume CXLVII (147) et le sous-titre : « Ce psaume dans l’hébreu est joint au précédent. » ; les versets sont donc la suite : 12-20. Dans les traductions plus récentes, cela correspond au chapitre 147:1-20. Le décalage initial lié au double chapitre X (10) se récupère alors à compter du chapitre CXLVIII (148), pour se terminer au chapitre CL (150).

En conclusion

Une Bible ancienne très instructive, riche d'enseignements et de réflexions nouvelles, certainement à compter parmi les plus intéressantes à lire ; teintée d'un vouvoiement poétique respectueux de Dieu, comme l'exprime ce remarquable livre des Psaumes !

Bible en ligne : Traduction par Louis-Isaac Lemaistre de Saci, édition de 1855


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(+) Source : Wikipédia.
(#) Est considérée comme “table de références bibliquesˮ sur ce blog : Le nombre de livres, le nombre de chapitres par livre et le nombre de versets par chapitre contenus dans une traduction.



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Le 16 avril 2024, 09:47
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