LE CHAPITRE 13 du premier livre des Rois, raconte l'histoire d'un homme fidèle de Dieu trompé par le mensonge d'un vieux prophète rusé qui habitait la ville de Béthel(+), et qu'un lion aurait tué. Une histoire biblique rocambolesque, qui une fois de plus, tente de faire croire et d'imputer à Dieu les traits d'une personnalité dure, rigide et violente ; un personnage effrayant et repoussant, difficile à comprendre.
Contexte biblique et récit de l'histoire
Salomon chercha à faire mourir Jéroboam. Et Jéroboam se leva et s’enfuit en Égypte auprès de Schischak, roi d’Égypte ; il demeura en Égypte jusqu’à la mort de Salomon.
Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour le faire roi.
Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
Tout Israël ayant appris que Jéroboam était de retour, ils l’envoyèrent appeler dans l’assemblée, et ils le firent roi sur tout Israël. La tribu de Juda fut la seule qui suivit la maison de David.
Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
Et il monta sur l’autel qu’il avait fait à Béthel,
Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
« Voici, un homme de Dieu arriva de Juda à Béthel, par la parole de l’Éternel, pendant que Jéroboam se tenait à l’autel pour brûler des parfums. Il cria contre l’autel, par la parole de l’Éternel, et il dit : Autel ! autel ! ainsi parle l’Éternel : Voici, il naîtra un fils à la maison de David ; son nom sera Josias ; il immolera sur toi les prêtres des hauts lieux qui brûlent sur toi des parfums, et l’on brûlera sur toi des ossements d’hommes ! Et le même jour il donna un signe, en disant : C’est ici le signe que l’Éternel a parlé : Voici, l’autel se fendra, et la cendre qui est dessus sera répandue. Lorsque le roi entendit la parole que l’homme de Dieu avait criée contre l’autel de Béthel, il avança la main de dessus l’autel, en disant : Saisissez le ! Et la main que Jéroboam avait étendue contre lui devint sèche, et il ne put la ramener à soi. L’autel se fendit, et la cendre qui était dessus fut répandue, selon le signe qu’avait donné l’homme de Dieu, par la parole de l’Éternel. Alors le roi prit la parole, et dit à l’homme de Dieu : Implore l’Éternel, ton Dieu, et prie pour moi, afin que je puisse retirer ma main. L’homme de Dieu implora l’Éternel, et le roi put retirer sa main, qui fut comme auparavant. » — I Rois 13:1-6, Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
L'obéissance du prophète :
« Le roi dit à l’homme de Dieu : Entre avec moi dans la maison, tu prendras quelque nourriture, et je te donnerai un présent. L’homme de Dieu dit au roi : Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n’entrerais pas avec toi. Je ne mangerai point de pain, et je ne boirai point d’eau dans ce lieu-ci ; car cet ordre m’a été donné, par la parole de l’Éternel : Tu ne mangeras point de pain et tu ne boiras point d’eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. Et il s’en alla par un autre chemin, il ne prit pas à son retour le chemin par lequel il était venu à Béthel. » — I Rois 13:7-10, Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
Le vieux prophète rusé, le prophète de Dieu réitère à nouveau son obéissance, la tromperie :
« Or il y avait un certain Prophète, vieux homme, qui demeurait à Bethel, à qui son fils vint raconter toutes les choses que l’homme de Dieu avait faites ce jour-là à Bethel, et les paroles qu’il avait dites au Roi ; [et les enfants de ce prophète] les rapportèrent à leur père. Et leur père leur dit : Par quel chemin s’en est-il allé ? Or ses enfants avaient vu le chemin par lequel l’homme de Dieu qui était venu de Juda s’en était allé. Et il dit à ses fils : Sellez-moi un âne ; et ils le sellèrent, puis il monta dessus. Et il s’en alla après l’homme de Dieu, et le trouva assis sous un chêne ; et il lui dit : Es-tu l’homme de Dieu qui es venu de Juda ? Et il lui répondit : C’est moi. Alors il lui dit : Viens avec moi dans la maison, et y mange du pain. Mais il répondit : Je ne puis retourner avec toi, ni entrer chez toi, et je ne mangerai point de pain, ni je ne boirai point d’eau avec toi en ce lieu-là. Car il m’a été dit de la part de l’Éternel : Tu n’y mangeras point de pain, et tu n’y boiras point d’eau, et tu ne t’en retourneras point par le chemin par lequel tu y seras allé. Et il lui dit : Et moi aussi je suis prophète comme toi ; et un Ange m’a parlé de la part de l’Éternel, en disant : Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu’il mange du pain, et qu’il boive de l’eau ; mais il lui mentait. » — I. Rois 13:11-18, Traduction par David Martin, édition de 1744.
Le drame biblique :
« Et il retourna avec lui, et mangea du pain dans sa maison, et but de l’eau. Et il arriva, comme ils étaient assis à table, que la parole de l’Éternel vint au prophète qui l’avait ramené ; et il cria à l’homme de Dieu qui était venu de Juda, disant : Ainsi dit l’Éternel : Parce que tu as été rebelle à la parole de l’Éternel, et que tu n’as pas gardé le commandement que l’Éternel, ton Dieu, t’avait commandé, et que tu es retourné, et que tu as mangé du pain et que tu as bu de l’eau dans le lieu dont il t’avait dit : Tu n’y mangeras pas de pain et tu n’y boiras pas d’eau, ton cadavre n’entrera pas dans le sépulcre de tes pères. Et après qu’il eut mangé du pain et après qu’il eut bu, il arriva qu’il sella l’âne pour lui, pour le prophète qu’il avait ramené. Et il s’en alla ; et un lion le trouva sur le chemin, et le tua. Et son cadavre était jeté sur le chemin, et l’âne se tenait à côté de lui, le lion aussi se tenait à côté du cadavre. » — 1 Rois 13:19-24, Traduction par J. N. Darby, édition de 1885.
Quel récit affreux... Bien que sa fidélité soit pourtant mentionnée à deux reprises, tel un médium en transe possédé par un esprit, le vieux prophète ʻrusé et menteurʼ se met alors à crier à l'homme fidèle de Dieu qui a été trompé et le condamne sans réserve, juste pour un bout de pain et un peu d'eau ; puis sur la route, il le fait sauvagement tuer par un lion.
Que penser de ces récits bibliques ? Sont-ils vraiment inspirés de Dieu lui-même ou ne sont-ils finalement que des légendes ou des histoires abracadabrantes répandues de bouche-à-oreille ?
Inspiration divine et rédaction des récits bibliques
Certains prétendent que la Bible serait en totalité inspirée de Dieu, tel un patron ou un homme d'affaires qui dicterait mot à mot une lettre à sa secrétaire.
Cette pensée est-elle vraiment réaliste, ou participe-t-elle à créer une anesthésie de l'esprit critique ? Peut-elle s'avérer dangereuse par la suite ? Certains récits bibliques peuvent-ils m'aider à y voir plus clair ?
Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
Traduction par J. N. Darby, édition de 1885.
L’amour use de longanimité ; il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas d’orgueil ; il n’agit pas avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s’irrite pas ; il n’impute pas le mal ; il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité ; il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout. L’amour ne périt jamais. Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin.
Traduction par J. N. Darby, édition de 1885.
Vous aimerez le Seigneur, votre Dieu, de tout votre coeur, de toute votre âme et de toutes vos forces.
Traduction par L. I. Lemaistre de Saci, édition de 1855.
En toute franchise... Quelle preuve irréfutable ai-je vraiment, qui m'autorise à croire et à imputer à Dieu de telles horreurs ? Malgré ce fait, puis-je néanmoins tirer un enseignement salutaire de ce récit ?
En complément, voir le sujet : La violence dans la Bible : Dieu a dit, Dieu a fait ?.
Une leçon de bienveillance
« Gardez-vous bien de mettre votre confiance dans les princes, ni dans les enfants des hommes, d’où ne peut venir le salut. » — Psaumes 146:3, Traduction par L. I. Lemaistre de Saci, édition de 1855.
Eprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon.
Traduction par David Martin, édition de 1744.
N’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.
Traduction par Louis Segond, édition de 1910.
Et toi, as-tu également tiré un enseignement intéressant de ce récit ? As-tu une idée, de qui peut représenter aujourd'hui ce « faux prophète rusé » de Béthel et ce « lion » rugissant ?
(+) Béthel (בֵּית־אֵל en hébreu), serait une localité des hautes terres du pays de Canaan (fouilles archéologiques). Le lieu se trouverait à 10 km au nord de Jérusalem, dans la région historique de l'ancienne Samarie (nord de la Cisjordanie actuelle). Identifié par certains au village palestinien de Beitin (en) et à la colonie israélienne de Beit El par d'autres [Wikipédia].
Bibliquement, la ville de Luz (ou Louz) aurait été renommée « Béthel » par le patriarche Jacob ; elle aurait été située sur une montagne
( Genèse 28:18-19 /
Josué 16:1 /
I Samuel 13:2 ).
Le nom de ce lieu antique, est utilisé de façon détourné dans le jargon interne de la société Watchtower pour désigner leurs filiales, la forme juridique d'une société (ou entreprise) contrôlée par une autre société, dite société mère [Wikipédia].
Brochure : Que nous enseigne la Bible, édition de 2016, page 20 § 5 ; Livre : Qu'enseigne réellement la Bible ?, édition de 2005, page 19 § 5 ; Livre : Vous pouvez vivre éternellement sur une terre qui deviendra un paradis, édition de 1982, page 49 § 8. [Afficher les citations]
Job 34:10 | Psaumes 25:20 | Psaumes 27:10 | Psaumes 38:21 | Psaumes 94:22 | Psaumes 118:8-9 | Jérémie 17:7 | Matthieu 22:39 | Actes 10:34-35 | 1 Pierre 5:-8