La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°42 / Le saint Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 20 :

Les prêtres veulent savoir d’où Jésus tient son pouvoir. Il leur demande d’où venait de baptéme de saint Jean. Parabole des vignerons. Il faut payer le tribut à César. Erreur des sadducéens. David appelle le Messie son Seigneur. Orgueil des scribes. Jésus veut que l’on se garde d’eux.
1Un de ces jours-là, comme il instruisait le peuple dans le temple et lui annonçait l’Évangile, les princes des prêtres et les docteurs de la loi y vinrent avec les anciens,
2Et lui parlèrent en ces termes : Dites-nous par quelle autorité vous faites ces choses, ou qui vous a donné ce pouvoir.
3Jésus leur répondit : J’ai aussi une question à vous adresser ; répondez-moi :
4Le baptême de Jean était-il du Ciel, ou des hommes ?
5Mais ils pensaient ainsi en eux-mêmes : Si nous répondons : Du Ciel, il nous dira : Pourquoi donc n’y avez-vous pas cru ?
6Si, au contraire, nous répondons : Des hommes, tout le peuple nous lapidera, parce qu’il tient pour certain que Jean était un prophète.
7Ils répondirent qu’ils ignoraient d’où il était.
8Et Jésus leur répliqua : Je ne vous dirai pas non plus par quelle autorité je fais ces choses.
9Alors il se mit à dire au peuple cette parabole : Un homme planta une vigne, la loua à des vignerons, et s’en alla en voyage pour longtemps.
10La saison étant venue, il envoya un de ses serviteurs vers ces vignerons, afin qu’ils lui donnassent du fruit de sa vigne ; mais ceux-ci le battirent et le renvoyèrent les mains vides.
11Il leur envoya un autre serviteur ; mais ils le battirent encore, le chargèrent d’outrages, et le renvoyèrent sans rien lui donner.
12Il en envoya un troisième, qu’ils blessèrent et chassèrent encore.
13Enfin le maître de la vigne dit : Que ferai-je ? J’enverrai mon fils bien-aimé ; peut-être, en le voyant, le respecteront-ils.
14Mais ces vignerons l’ayant vu, pensèrent en eux-mêmes et se dirent : Celui-ci est l’héritier, tuons-le, afin que l’héritage soit à nous ;
15Et l’ayant chassé de la vigne, ils le tuèrent. Comment le maître de la vigne les traitera-t-il ?
16Il viendra, et perdra ces vignerons, et il donnera sa vigne à d’autres. Ayant entendu cela, ils lui dirent : Qu’il nen soit pas ainsi.
17Mais Jésus, les regardant, leur dit : Que veut donc dire cette parole de l’Écriture : La pierre qui a été rejetée par ceux qui bâtissaient est devenue la pierre de l’angle ;
18Quiconque se laissera tomber sur cette pierre se brisera, et elle écrasera celui sur qui elle tombera ?
19Les princes des prêtres et les scribes voulaient se saisir de lui à l’heure même, car ils avaient bien compris qu’il avait dit cette parabole contre eux ; mais ils craignirent le peuple.
20Comme ils l’observaient, ils lui envoyèrent, pour lui tendre des piéges, des personnes qui feignaient d’être justes, pour le surprendre dans ses paroles, afin de le livrer au magistrat et au pouvoir du gouverneur.
21Ces personnes lui proposèrent cette question : Maître, nous savons que vous dites et enseignez ce qui est juste, et que vous ne faites point acception des personnes, mais que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité.
22Nous est-il permis de payer le tribut à César, ou de ne pas le payer ?
23Jésus, connaissant leur malice, leur dit : Pourquoi me tentez-vous ?
24Montrez-moi un denier. De qui est cette image et cette inscription ? Ils lui répondirent : De César.
25Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
26Ils ne trouvèrent rien à reprendre dans ses paroles devant le peuple ; et admirant sa réponse, ils gardèrent le silence.
27Quelques-uns des sadducéens, qui nient la résurrection, vinrent le trouver ensuite, et lui proposèrent cette question :
28Maître, lui dirent-ils, Moïse nous a laissé cette ordonnance par écrit : Si le frère de quelqu’un, étant marié, meurt sans enfants, son frère épousera sa veuve, pour susciter des enfants à son frère mort.
29Or il y avait sept frères : le premier ayant épousé une femme, mourut sans enfants ;
30Le second l’épousa, et mourut lui-même sans enfants ;
31Le troisième l’épousa de même, ainsi que les autres, et tous les sept sont morts sans enfants.
32Enfin la femme est morte après eux.
33A la résurrection, duquel sera-t-elle femme, puisque les sept l’ont épousée ?
34Jésus leur répondit : Les enfants de ce siècle contractent des mariages, et sont donnés en mariage.
35Mais pour ceux qui seront jugés dignes d’avoir part à ce siècle à venir et à la résurrection des morts, ils ne se marieront plus, et n’épouseront plus de femmes ;
36Car alors ils ne pourront plus mourir : ils sont semblables aux anges ; étant les enfants de la résurrection, ils sont enfants de Dieu.
37Que les morts doivent ressusciter un jour, Moïse le déclare assez lui-même, lorsque étant près du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.
38Or Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants ; car tous sont vivants devant lui.
39Alors quelques-uns des scribes, prenant la parole, lui dirent : Maître, vous avez bien répondu.
40Et depuis ce temps personne n’osait plus lui faire de questions.
41Mais Jésus leur dit : Comment dit-on que le Christ est fils de David ?
42Puisque David dit lui-même dans le livre des Psaumes : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite,
43Jusqu’à ce que j’aie réduit vos ennemis à être l’escabeau de vos pieds.
44Puisque David l’appelle lui-même son Seigneur, comment peut-il être son fils ?
45Il dit ensuite à ses disciples, en présence de tout le peuple qui l’écoutait :
46Gardez-vous des scribes, qui se plaisent à se promener avec de longues robes et à être salués dans les places publiques, qui aiment les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins ;
47Qui, sous prétexte de longues prières, dévorent les maisons des veuves. Ils subiront une condamnation plus rigoureuse.