La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°7 / Les Juges 5 :

Cantique de Débora.
1En ce jour-là, Débora et Barac, fils d’Abinoëm, chantèrent ce cantique :
2Vous qui parmi les enfants d’Israël avez exposé volontairement votre vie au péril, bénissez le Seigneur.
3Rois, écoutez ; princes, prêtez l’oreille. C’est moi, c’est moi qui chanterai un cantique au Seigneur, qui consacrerai des hymnes au Seigneur Dieu d’Israël.
4Seigneur, lorsque vous sortiez de Séir, et que vous passiez dans le pays d’Édom, la terre a tremblé, les cieux et les nuées ont répandu leurs eaux.
5Les montagnes se sont écoulées devant la face du Seigneur, et le Sinaï en la présence du Seigneur Dieu d’Israël.
6Au temps de Samgar, fils d’Anath ; au temps de Jahel, les sentiers étaient devenus silencieux, et ceux qui avaient coutume d’y aller marchaient par des voies détournées.
7Les forts avaient défailli en Israël ; leur courage était abattu, jusqu’à ce que Débora se soit élevée, jusqu’à ce qu’il se soit élevé une mère en Israël.
8Le Seigneur a choisi de nouveaux combats, et il a renversé lui-même les portes des ennemis, lorsqu’on ne voyait ni bouclier ni lance parmi les quarante mille soldats d’Israël.
9Mon cœur aime les princes d’Israël. Vous qui vous êtes exposés volontairement au péril, bénissez le Seigneur.
10Vous qui montez sur des ânesses éclatantes ; vous qui remplissez les siéges de la justice ; vous qui marchez dans le chemin ; vous tous, parlez.
11Là où les chars ont été brisés, où l’armée ennemie a été taillée en pièces, que là même on publie les justices du Seigneur et sa clémence envers les vaillants d’Israël : alors le peuple du Seigneur a paru aux portes, et il s’est acquis la puissance.
12Levez-vous, levez-vous, Débora ; levez-vous, levez-vous, et chantez un cantique. Levez-vous, ô Barac, prenez vos captifs, fils d’Abinoëm.
13Les restes du peuple ont été sauvés : c’est le Seigneur qui a combattu dans ces braves.
14Il s’est servi d’Éphraïm pour les exterminer dans la personne des Amalécites, et il s’est servi encore depuis de Benjamin contre tes peuples, ô Amalec. Les princes sont descendus de Machir, et il en est venu de Zabulon pour mener l’armée au combat.
15Les chefs d’Issachar ont été avec Débora, et ont suivi les traces de Barac, qui s’est jeté dans le péril comme s’il se fût précipité dans un abîme. Ruben était alors divisé contre lui-même, et les plus vaillants de cette tribu s’arrêtaient à disputer.
16Pourquoi donc restez-vous entre deux limites à entendre les cris des troupeaux ? Ruben étant divisé contre lui-même, les plus vaillants de cette tribu n’étaient occupés qu’à contester.
17Galaad était en repos au delà du Jourdain ; Dan s’occupait à ses vaisseaux ; Aser demeurait sur le rivage de la mer, et se tenait dans ses ports.
18Mais Zabulon et Nephthali ont exposé leur vie à la mort au pays de Meromê.
19Les rois sont venus, et ont combattu ; les rois de Chanaan ont combattu à Thanac, près des eaux de Mageddo, et ils n’ont pu remporter aucun butin.
20On a combattu contre eux du haut du ciel : les étoiles, demeurant dans leur rang et dans leur cours ordinaire, ont combattu contre Sisara.
21Le torrent de Cison a roulé leurs cadavres, le torrent de Cadumim, le torrent de Cison ; ô mon âme, foule aux pieds ces braves.
22Leurs chevaux se sont rompu la corne du pied dans l’impétuosité de leur course, les plus vaillants des ennemis fuyant à toute bride et se précipitant les uns sur les autres.
23Malheur à la terre de Mèroz, dit l’ange du Seigneur : malheur à ceux qui l’habitent, parce qu’ils ne sont point venus au secours du Seigneur, au secours des plus vaillants d’entre ses guerriers.
24Bénie soit entre les femmes Jahel, femme d’Haber, Cinéen, et qu’elle soit bénie dans sa tente.
25Il a demandé de l’eau, elle lui a donné du lait ; elle lui a présenté de la crème dans une coupe digne d’un prince.
26Elle a pris le clou de la main gauche, et de la droite le marteau des ouvriers ; et, choisissant l’endroit de la tête de Sisara où elle porterait le coup, elle lui a traversé la tempe.
27Il était à ses pieds, abattu et sans force ; il expira après s’être roulé et agité devant elle, et il demeura étendu sur la terre, inanimé, dans un état misérable.
28Regardant par ses fenêtres, sa mère poussait des gémissements, et de sa chambre elle criait : Pourquoi son char tarde-t-il à revenir ? Pourquoi les pieds de ses coursiers sont-ils si lents ?
29Et la plus sage d’entre les femmes de Sisara répondit ainsi à sa belle-mère :
30Peut-être partage-t-il maintenant les dépouilles, et choisit-on pour lui la plus belle d’entre les captives ; on sépare du butin des vêtements de diverses couleurs pour les donner à Sisara, et on lui met en réserve des écharpes précieuses pour lui servir d’ornements.
31Qu’ainsi périssent tous vos ennemis, Seigneur ; mais que ceux qui vous aiment brillent comme le soleil lorsque ses rayons resplendissent au matin.
32Et tout le pays demeura en paix pendant quarante ans.