La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job 7 :

Job, en représentant la misère où il est réduit, trace une image de celle de toute la nature humaine.
1La vie de l’homme sur la terre est une guerre continuelle, et ses jours sont semblables aux jours du mercenaire.
2Comme l’esclave soupire après l’ombre, comme le mercenaire attend la fin de son labeur,
3Ainsi je ne vois dans ma vie que des mois vides, je n’y compte que des nuits de douleur.
4Si je me couche, je dis : Quand me lèverai-je ? Et étant levé, j’attends le soir avec impatience, et jusqu’à la nuit je suis rempli d’amertume.
5Ma chair est couverte de vers et d’une affreuse poussière ; ma peau se dessèche et se retire.
6Mes jours ont été retranchés plus vite que le fil de la toile n’est coupé par le tisserand, et ils ont passé sans espérance.
7Souvenez-vous, Seigneur, que ma vie n’est qu’un souffle, et que mon oeil ne reverra pas les jours de bonheur.
8Celui qui m’a vu bientôt ne me verra plus. Votre regard s’est arrêté sur moi, et je ne subsisterai pas devant vous.
9Comme le nuage se dissipe et passe, ainsi celui qui descend au sépulcre ne remontera plus.
10Il ne reviendra plus dans sa maison, et le heu qu’il habitait ne le reconnaîtra plus.
11C’est pourquoi je ne retiendrai pas ma langue ; je parlerai dans l’angoisse de mon cœur ; je m’entretiendrai avec l’amertume de mon âme.
12Suis-je une mer, ou une baleine, pour avoir été renfermé par vous comme dans une prison ?
13Si je dis : Mon lit me consolera, et, m’entretenant avec mes pensées, je me reposerai sur ma couche ;
14Vous m’épouvantez par des songes, et vous m’agitez d’horreur par des visions.
15C’est pourquoi mon âme préfère une mort violente ; et il vaudrait mieux que mes os fussent réduits en poudre.
16J’ai perdu l’espérance, je ne vivrai pas plus longtemps. Épargnez-moi, car mes jours ne sont rien.
17Qu’est-ce que l’homme, pour que vous le regardiez comme quelque chose de grand ? Comment daignez-vous appliquer sur lui votre cœur ?
18Vous le visitez le matin, et aussitôt vous l’éprouvez.
19Jusqu’à quand ne m’épargnerez-vous point, et ne me donnerez-vous point quelque relâche, afin que je puisse un peu respirer ?
20J’ai péché : que vous ferai-je, ô gardien des hommes ? Pourquoi m’avez-vous mis en butte à tous vos traits, et dans un état où je suis à charge à moi-même ?
21Pourquoi n’ôtez-vous pas mon péché, et n’effacez-vous pas mon iniquité ? Voici que je vais dormir dans la poussière, et si vous me cherchez dès le matin, je ne serai plus.