La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job 6 :

Job, reconnaissant que Dieu a toujours droit de l’affliger, se justifie néanmoins d’avoir commis des crimes qui aient mérité cette punition.
1Job, prenant la parole, répondit :
2Plût à Dieu que mes péchés, qui m’ont mérité sa colère, et les maux que je souffre, fussent pesés dans la balance !
3Ceux-ci surpasseraient les autres de tout le poids du sable de la mer. Aussi mes paroles sont-elles pleines de douleur ;
4Car le Seigneur m’a mis en butte à ses flèches. L’indignation qu’il répand sur moi épuise mes esprits, et les terreurs qu’il me donne m’assiégent de toutes parts.
5L’âne sauvage rugira-t-il au milieu de l’herbe de la prairie ? Le bœuf a-t-il mugi en face d’une crèche pleine de fourrage ?
6Peut-on manger un mets insipide que le sel n’assaisonne pas, et quel goût peut-on trouver dans un aliment qui donne la mort ?
7Ce qui auparavant soulevait mon cœur, dans la détresse où je suis devient ma nourriture.
8Qui me donnera que ma prière arrive jusqu’à Dieu, et qu’il m’accorde ce que j’attends ?
9Et que celui qui a commencé achève de me réduire en poudre ; qu’il laisse aller sa main pour me couper jusqu’à la racine ;
10Et que dans les douleurs dont il m’accablera sans m’épargner, j’aie seulement cette consolation de ne contredire en rien les ordonnances de celui qui est saint ?
11Car qu’est-ce que ma force, pour pouvoir résister encore ? Et quelle est ma lin, pour me conserver dans la patience ?
12La force des pierres n’est pas ma force, et ma chair n’est pas d’airain.
13Voyez, je ne trouve en moi aucun secours ; mes amis mêmes m’ont abandonné.
14Celui qui retire à son ami la compassion renonce à la crainte du Seigneur.
15Mes frères ont passé devant moi comme le torrent qui traverse rapidement les vallées.
16Ceux qui craignent la gelée seront accablés par la neige.
17Dans le temps qu’ils commenceront à s’écouler, ils périront ; et lorsque la chaleur viendra, ils tomberont du lieu où ils étaient.
18Ils vont par des sentiers embarrassés, ils marchent sur le vide, et ils périront.
19Considérez les sentiers de Thêman, les chemins de Saba, et attendez un peu.
20Ils sont confus, parce que j’ai espéré ; ils sont venus jusqu’à moi, et ils ont été couverts de confusion.
21Maintenant vous venez, et aussitôt, à la vue de mon mal, vous êtes saisis de crainte.
22Vous ai-je dit : Apportez-moi quelque chose, ou donnez-moi votre bien ?
23Ou délivrez-moi de la main de l’ennemi, ou arrachez-moi à la puissance des forts ?
24Enseignez-moi, et je me tairai ; si par hasard je suis dans l’ignorance, instruisez-moi.
25Pourquoi critiquez-vous le langage de la vérité, puisque nul d’entre vous ne saurait me confondre ?
26Dans vos discours, vous ne vous étudiez qu’à blâmer, et vous ne proférez que des paroles en l’air.
27Vous vous jetez sur un orphelin, et vous vous efforcez de creuser un abîme sous les pas de votre ami,
28Achevez donc ce que vous avez commencé ; prêtez l’oreille, et voyez si je mens.
29Répondez, je vous prie, sans esprit de contradiction, et jugez ma cause selon la justice :
30Et vous ne trouverez point l’iniquité sur ma langue, et l’accent de la folie ne sortira pas de ma bouche.