La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job 39 :

Dieu fait considérer à Job sa conduite admirable à l’égard des êtres de la création. Job confesse qu’il a parlé témérairement.
1Sais-tu dans quel temps les chèvres sauvages mettent bas au fond des rochers ? As-tu observé l’enfantement des biches ?
2As-tu compté combien de mois elles portent leur fruit, et connais-tu le temps de leur délivrance ?
3Elles se courbent pour mettre bas leurs petits, et elles leur donnent le jour en jetant des cris.
4Ces petits se séparent et vont aux pâturages ; ils sortent, et ne reviennent plus vers elles.
5Qui a laissé aller l’âne sauvage en liberté ? Qui a rompu ses liens ?
6Je lui ai donné une maison dans la solitude, et des lieux de retraite dans une terre stérile.
7Il méprise les assemblées des villes ; il n’entend point la voix d’un maître dur et impérieux.
8Il regarde de tous côtés les montagnes où il trouvera ses pâturages, et il cherche partout des herbages verdoyants.
9Le rhinocéros voudra-t-il te servir ? Demeurera-t-il dans ton étable ?
10Le lieras-tu aux traits de la charrue, pour qu’il laboure et qu’il aplanisse la glèbe de tes vallons ?
11Auras-tu confiance dans sa force ? Lui laisseras-tu le soin de ton labour ?
12Crois-tu qu’il te rendra ce que tu auras semé, et qu’il remplira ton aire de blé ?
13La plume de l’autruche est semblable à celle de la cigogne et de l’épervier.
14Lorsqu’elle abandonne ses œufs sur la terre, est-ce toi qui les échaufferas dans la poussière ?
15Elle oublie qu’on les foulera aux pieds, ou que les bêtes sauvages les écraseront.
16Elle est dure et insensible pour ses petits, comme s’ils n’étaient pas les siens. Elle a rendu son travail inutile sans y être forcée par la crainte ;
17Car Dieu l’a privée de sagesse et ne lui a point donné l’intelligence.
18Mais quand il en est temps, elle élève ses ailes ; elle se rit du cheval et du cavalier.
19Est-ce toi qui donneras au cheval sa force, qui lui feras pousser ses hennissements ?
20Le feras-tu bondir comme les sauterelles ? Le souffle si fier de ses narines répand la terreur.
21Il creuse du pied la terre, il s’élance avec audace, il court au-devant des bataillons.
22Il méprise la peur ; le tranchant du glaive ne l’arrête pas.
23Sur lui le bruit du carquois retentit ; le fer de la lance et du bouclier étincelle.
24Il bouillonne, il frémit, il dévore la terre ; il n’écoute pas la trompette qui donne le signal de la retraite.
25Mais entend-il sonner la charge, il dit : Allons. De loin il flaire le combat ; il entend l’exhortation des chefs et les cris de l’armée.
26Est-ce par ta sagesse que l’épervier se couvre de plumes, en étendant ses ailes vers le midi ?
27Est-ce à ton commandement que l’aigle prendra son essor, et qu’il ira placer son nid au sommet des rochers ?
28Il habite le creux de la pierre ; il demeure sur les montagnes escarpées et les rocs inaccessibles.
29De là il contemple sa proie, et ses yeux la découvrent au loin.
30Ses petits sucent le sang, et partout où gît un corps mort, il paraît aussitôt.
31Le Seigneur parla de nouveau à Job, et lui dit :
32Celui qui dispute contre Dieu se réduit-il si facilement au silence ? Sans doute, celui qui reprend Dieu doit lui répondre.
33Job répondit au Seigneur :
34Moi qui ai parlé si légèrement, que puis-je répondre ? Je n’ai qu’à mettre ma main sur ma bouche.
35J’ai dit une chose que je souhaiterais n’avoir point dite, et une autre encore ; je n’y ajouterai rien.