La sainte Bible
Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.
n°18 / Le livre de Job 35 :
Éliu continue de calomnier Job ; il montre que Dieu ne tire aucun avantage de la piété des hommes, mais que c’est aux hommes mêmes que la piété est utile, et l’impiété nuisible.
1Éliu parla encore en ces termes :2Croyez-vous avoir eu une pensée raisonnable en disant : Je suis plus juste que Dieu ?
3Car vous avez dit. Ce qui est juste ne vous plaît point, quel avantage retirerez-vous si je pèche ?
4Je répondrai donc à vos discours, et à vos amis aussi bien qu’à vous.
5Levez les yeux vers le ciel, voyez, et contemplez combien les nuées sont au-dessus de votre tête.
6Si vous péchez, en quoi nuirez-vous à Dieu ? Et si vos iniquités se multiplient, que ferez-vous contre lui ?
7Si vous êtes juste, que donnerez-vous à Dieu, et que recevra-t-il de votre main ?
8Votre impiété peut nuire à un homme semblable à vous, et votre justice peut servir aux enfants des hommes.
9Ils crieront à cause de la multitude des calomniateurs, et ils se répandront en pleurs à cause de la domination violente des tyrans.
10Et nul d’eux ne dit : Où est le Dieu qui m’a créé, qui nous fait chanter des hymnes de joie pendant la nuit,
11Qui nous rend plus éclairés que les animaux de la terre, et plus instruits que les oiseaux du ciel ?
12Ils crieront alors, et il ne les exaucera point, à cause de l’orgueil des méchants.
13Dieu n’entendra donc point inutilement leurs cris, et le Tout-Puissant considérera avec attention la cause de chacun.
14Ainsi, lorsque vous avez dit de Dieu : Il ne considère point ce qui se passe ; jugez-vous vous-même en sa présence, et attendez-le.
15Maintenant il n’exerce pas toute sa fureur contre vous, et ne punit pas les crimes dans sa sévérité.
16C’est donc en vain que Job ouvre la bouche, et qu’il multiplie des discours insensés.