La sainte Bible

De à
Préférences d'affichage Affichage des versets par :

Style d'écriture : Taille du texte :
Couleurs :


Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job 34 :

Éliu, sous prétexte de défendre l’équité des jugements de Dieu accuse Job de blasphème et d’impiété.
1Éliu, continuant son discours, parla en ces termes :
2Sages, écoutez mes paroles ; savants, soyez attentifs ;
3Car l’oreille juge des discours par l’ouïe, comme le palais juge des mets par le goût.
4Convenons ensemble de ce qui est selon la justice, et voyons entre nous ce qui doit être regardé comme le meilleur.
5Job a dit : Je suis juste, et Dieu ne me traite pas selon l’équité,
6Car le mensonge est dans le jugement porté contre moi ; je suis percé de flèches horribles sans que j’aie péché.
7Quel homme est semblable à Job, qui boit l’impiété comme l’eau,
8Qui marche avec ceux qui commettent l’iniquité, et qui se joint avec les impies ?
9Car il a dit : L’homme ne sera point agréable à Dieu, quand même il aurait couru dans sa voie.
10Vous donc, qui avez de la sagesse, écoutez-moi. Loin de nous d’attribuer l’impiété à Dieu, et l’injustice au Tout-Puissant !
11Car il rendra à l’homme selon ses œuvres, et il traitera chacun selon le mérite de sa vie.
12Jamais Dieu ne condamnera sans sujet ; jamais le Tout-Puissant ne renversera la justice.
13A-t-il donc commis à quelque autre le soin de la terre ? En a-t-il établi un autre pour gouverner cet univers qu’il a créé ?
14S’il le regardait dans sa rigueur, il retirerait aussitôt l’esprit qui l’anime.
15Toute chair périrait en même temps, et tous les hommes retourneraient en cendre.
16Si donc vous avez de l’intelligence, écoutez ce qui vous est dit, soyez attentif à mes paroles.
17Peut-on guérir celui qui n’aime point la justice ? Et comment condamnez-vous avec tant de hardiesse celui qui est souverainement juste ?
18Lui qui dit à un roi : Vous êtes un apostat ; qui appelle impies les grands ;
19Qui n’a pas égard à la personne des princes ; qui n’a point de considération pour le tyran lorsqu’il dispute contre le pauvre, car tous les hommes sont les ouvrages de ses mains.
20Ils mourront tout à coup, et au milieu de la nuit les peuples seront remplis de trouble ; ils passeront, et le violent sera emporté sans qu’on voie la main qui le frappe.
21Car les yeux de Dieu sont sur les voies des hommes, et il considère toutes leurs démarches.
22Il n’y a point de ténèbres, il n’y a point d’ombres de la mort qui puissent dérober à ses yeux ceux qui commettent l’iniquité.
23Car il n’est plus au pouvoir de l’homme de revenir en jugement devant Dieu.
24Il en exterminera une multitude innombrable, et il en élèvera d’autres à leur place.
25Car il connaît leurs œuvres, et c’est pourquoi il répandra sur eux la nuit et les brisera.
26Il les frappera comme des impies à la vue de tous les hommes,
27Eux qui ont formé le dessein de se retirer de lui, et n’ont pas voulu comprendre toutes ses voies ;
28En sorte qu’ils ont fait monter jusqu’à lui les cris de l’indigent, et qu’il a entendu la voix des pauvres.
29Car, s’il donne la paix, qui est celui qui le condamnera ? S’il cache son visage, qui pourra le contempler dans sa conduite sur toutes les nations et sur tous les hommes ?
30C’est lui qui fait régner l’homme hypocrite, à cause des péchés du peuple.
31Puis donc que j’ai parlé de Dieu, je ne vous empêcherai point de parler aussi.
32Si je suis tombé dans quelque erreur, enseignez-moi ; si ce que j’ai dit n’est pas selon la justice, je ne dirai rien de plus.
33Dieu ne vous redemandera-t-il pas compte de ce qui a pu vous déplaire dans mes paroles ? Car c’est vous qui avez commencé à parler, et non pas moi. Si vous savez quelque chose de meilleur, parlez vous-même.
34Que des personnes intelligentes me parlent, et qu’un homme sage m’écoute.
35Mais Job a parlé inconsidérément, et il ne paraît point de sagesse dans ses discours.
36Mon Père, que Job soit éprouvé jusqu’à la fin ; ne cessez point de frapper un homme injuste ;
37Parce qu’il ajoute le blasphème à ses péchés. Qu’il soit cependant pressé de nouveau par nos raisons, et ensuite qu’il appelle Dieu en jugement par ses discours.