La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job 2 :

Job, frappé d’ulcères, devient l’objet des outrages de sa femme. Il est visité par trois de ses amis.
1Or il arriva qu’un jour où les enfants de Dieu étaient venus se présenter devant le Seigneur, Satan vint aussi parmi eux et parut en sa présence.
2Et le Seigneur dit à Satan : D’où viens-tu ? Il lui répondit : J’ai fait le tour de la terre, et je l’ai parcourue tout entière.
3Le Seigneur lui dit : N’as-tu point considéré mon serviteur Job, qui n’a point d’égal sur la terre, qui est un homme simple et droit, craignant Dieu et s’éloignant du mal, et conservant toujours son innocence ? Cependant tu m’as porté à agir contre lui pour l’affliger sans qu’il l’ait mérité.
4Satan lui répondit : L’homme donnera toujours peau pour peau, et il abandonnera tout pour sauver sa vie.
5Mais étendez votre main, et frappez ses os et sa chair, et alors vous verrez s’il ne vous maudira pas en face.
6Le Seigneur dit à Satan : Va, il est en ta main ; mais ne touche point à sa vie.
7Satan étant sorti de la présence du Seigneur, frappa Job d’un ulcère horrible, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête.
8Et Job, assis sur un fumier, raclait avec le débris d’un pot de terre la pourriture qui sortait de ses plaies.
9Alors sa femme lui dit : Quoi ! vous demeurez encore dans votre simplicité ? Maudissez Dieu, et mourez.
10Job lui répondit : Vous parlez comme une femme qui n’a point de sens. Si nous avons reçu les biens de la main du Seigneur, pourquoi n’en recevrions-nous pas les maux ? Dans toutes ces choses Job ne pécha point par ses lèvres.
11Cependant trois amis de Job ayant appris tous les maux qui lui étaient arrivés, partirent chacun de leur pays pour venir le trouver : Éliphaz, de Thêman, Baldad, de Suh, et Sophar, de Naamath. Car ils s’étaient donné jour pour venir ensemble le visiter et le consoler.
12Lors donc que de loin ils eurent levé les yeux, ils ne le reconnurent point ; et ayant jeté un grand cri ils commencèrent à pleurer. Ils déchirèrent leurs vêtements, et jetèrent de la poussière en l’air pour la faire retomber sur leur tête.
13Ils demeurèrent avec lui assis sur la terre durant sept jours et durant sept nuits, et nul ne lui dit une parole, car ils voyaient que sa douleur était extrême.