La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job 19 :

Image terrible de l’état où Job était réduit. Espérance de la résurrection.
1Alors Job, prenant la parole, répondit :
2Jusques à quand affligerez-vous mon âme, et m’abattrez-vous par vos discours ?
3Voilà déjà dix fois que vous voulez me confondre, et que vous ne rougissez point de m’accabler.
4Si je suis dans l’ignorance, mon ignorance ne peut nuire qu’à moi seul.
5Mais vous vous élevez contre moi, et vous me faites un crime de l’état humiliant où je suis réduit.
6Sachez que ce n’est point avec une justice proportionnée à mes fautes que Dieu m’a affligé, et qu’il m’a environné de maux.
7Si je crie dans la violence que je souffre, personne ne m’écoutera ; si j’élève ma voix, nul ne me rendra justice.
8Le Seigneur a fermé mon chemin, et je ne puis avancer ; il a couvert de ténèbres le sentier où je marchais.
9Il m’a dépouillé de ma gloire, et il a ôté la couronne de ma tête.
10Il m’a détruit de tous côtés, et je péris ; il m’a enlevé mes espérances, comme à un arbre déraciné.
11Sa fureur s’est allumée contre moi, et il m’a traite comme son ennemi.
12Il a amené ses bandes avec lui ; elles se sont fait un chemin en passant sur moi, et ont assiégé ma tente de toutes parts.
13Il a éloigné de moi mes frères, et mes amis se sont retirés de moi comme des étrangers.
14Mes proches m’ont abandonné, et ceux qui me connaissaient m’ont oublié.
15Les gens de ma maison et mes servantes m’ont regardé comme un inconnu, et je suis devenu un étranger à leurs yeux.
16J’ai appelé mon serviteur, et il ne m’a pas répondu ; cependant je le suppliais en lui parlant de ma propre bouche.
17Mon haleine a été en horreur à ma femme, et j’usais de prière envers les enfants qui sont nés de moi.
18Les insensés mêmes me méprisaient ; à peine les avais-je quittés, qu’ils médisaient de moi.
19Ceux qui étaient autrefois mes confidents m’ont eu en exécration, et celui que j’aimais le plus s’est détourné de moi.
20Mes chairs ont été réduites à rien, mes os se sont collés à ma peau, et il ne me reste que les lèvres autour des dents.
21Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins qui êtes mes amis ; car la main du Seigneur m’a touché.
22Pourquoi me persécutez-vous comme Dieu, et vous rassasiez-vous de ma chair ?
23Qui m’accordera que mes paroles soient écrites ? Qui me donnera qu’elles soient tracées dans un livre,
24Qu’elles soient gravées sur une lame de plomb avec un stylet de fer, ou sur la pierre avec le ciseau ?
25Car je sais que mon RÉDEMPTEUR est vivant, et qu’au dernier jour je ressusciterai de la terre ;
26Que je serai une seconde fois revêtu de ma peau ; que je verrai mon Dieu dans ma chair.
27Je le verrai moi-même, et non un autre, et je le contemplerai de mes propres yeux. C’est là l’espérance qui repose dans mon sein.
28Pourquoi donc dites-vous : Persécutons-le, et cherchons en lui des prétextes pour le décrier ?
29Fuyez à la présence du glaive, car il y a un glaive vengeur des iniquités, et sachez qu’il y aura un jugement.