La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°12 / Les Rois Livre IV 7 :

Élisée prédit qu’il y aura le lendemain abondance de vivres à Samarie. Les Syriens, frappés d’une terreur panique, abandonnent le siége et laissent dans le camp toutes leurs provisions.
1Élisée lui dit. Écoutez la parole du Seigneur : Voici ce que dit le Seigneur : Demain à cette heure, la mesure de pure farine se donnera pour un sicle à la porte de Samarie, et deux mesures d’orge pour un sicle.
2Un des chefs, sur la main duquel le roi s’appuyait, répondit à l’homme de Dieu : Quand le Seigneur ferait pleuvoir des vivres du ciel, ce que vous dites pourrait-il être ? Élisée lui répondit : Vous le verrez de vos yeux, et vous n’en mangerez pas.
3Or il y avait quatre lépreux près de la porte de la ville, qui se dirent l’un à l’autre : Pourquoi restons-nous ici ? nous ne pouvons attendre que la mort.
4Que nous entrions dans la ville, nous mourrons de faim, que nous demeurions ici, nous ne pourrons éviter la mort. Allons donc au camp des Syriens, et rendons-nous à eux. S’ils ont pitié de nous, nous vivrons ; et s’ils veulent nous tuer, nous mourrons.
5Ils partirent donc le soir pour aller au camp des Syriens. Et, étant venus à l’entrée du camp, ils ne trouvèrent personne.
6Car le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un grand bruit de chariots, de chevaux, et d’une armée innombrable ; les Syriens s’étaient dit l’un à l’autre : Le roi d’Israël a fait venir à son secours les rois des Héthéens et des Égyptiens, et tous viennent fondre sur nous ;
7Et en même temps ils s’enfuirent dans les ténèbres, abandonnant leurs tentes, leurs chevaux et leurs ânes dans le camp, et tous étaient partis en désordre, ne pensant qu’à sauver leur vie.
8Ces lépreux, étant donc venus à l’entrée du camp, pénétrèrent dans une tente, où ils mangèrent et burent. Ils prirent de l’argent, de l’or et des vêtements, et allèrent les cacher. Ils vinrent dans une autre tente, et emportèrent de même diverses choses, qu’ils cachèrent.
9Alors ils se dirent l’un à l’autre : Nous n’agissons pas bien ; car ce jour est un jour de bonne nouvelle. Si nous gardons le silence, sans en donner avis avant demain matin, nous serons coupables. Allons donc porter cette nouvelle à la cour du roi.
10Arrivés à la porte de la ville, ils dirent : Nous sommes allés au camp des Syriens, et nous n’y avons pas trouvé un homme, mais seulement des chevaux et des ânes attachés, et des tentes dressées.
11Les gardes de la porte allèrent au palais du roi, où ils annoncèrent cette nouvelle.
12Aussitôt le roi se leva pendant la nuit, et dit à ses serviteurs : Je vois le dessein des Syriens contre nous. Ils savent que la faim nous presse ; ils sont sortis de leur camp, se sont cachés dans la campagne, en disant : Ils sortiront de la ville, et alors nous les prendrons vifs, et nous entrerons sans peine dans la ville.
13Un des serviteurs du roi lui répondit : Il y a encore cinq chevaux, restés de tout ce grand nombre qui était dans Israël, tous les autres ayant été mangés ; prenons-les, et envoyons à la découverte.
14On amena donc deux chevaux. Et le roi envoya dans le camp des Syriens, en disant : Allez, et voyez.
15Ceux-ci allèrent après les Syriens jusqu’au Jourdain ; tous les chemins étaient pleins de vêtements et d’armes que les Syriens avaient jetés dans leur trouble ; et les coureurs de retour en donnèrent avis au roi.
16Le peuple aussitôt sortit et pilla le camp des Syriens et la mesure de pure farine se vendit un sicle, et deux mesures d’orge un sicle, selon la parole du Seigneur.
17Or le roi avait placé à la porte de la ville cet officier sur la main duquel il avait coutume de s’appuyer, et la foule fut si grande à la porte, qu’il fut étouffé et mourut, selon que l’homme de Dieu l’avait prédit lorsque le roi vint le trouver chez lui.
18Ainsi fut accompli ce qu’avait prédit l’homme de Dieu, lorsqu il dit au roi : Demain à cette heure on donnera à la porte de Samarie deux mesures d’orge pour un sicle, et une mesure de pure farine pour un sicle.
19Et lorsque cet officier avait dit à l’homme de Dieu : Quand le Seigneur ferait pleuvoir des vivres du ciel, ce que vous dites ne pourrait pas être ; l’homme de Dieu lui répondit : Vous le verrez de vos yeux, et vous n’en mangerez point.
20Ce qu’Élisée avait prédit lui arriva en effet ; le peuple le foula aux pieds, et il mourut à la porte de la ville.