La sainte Bible

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Traduction selon la Vulgate dite Bible de Gustave Doré, édition de 1866, libre de droits.

n°17 / Esther 8 :

Assuérus révoque les ordres donnés contre les Juifs, et élève Mardochée à une très-grande autorité.
1Le jour même, le roi Assuérus donna à la reine Esther la maison d’Aman, ennemi des Juifs, et Mardochée fut présenté au roi, car Esther lui avait avoué qu’il était son oncle.
2Et le roi reprit son anneau, qu’il avait ordonné d ôter à Aman, et le remit à Mardochée. Esther établit Mardochée intendant de sa maison.
3Esther, n’étant pas encore contente, alla se jeter aux pieds du roi, et le conjura avec larmes d’arrêter les mauvais effets de l’entreprise qu’Aman, fils d’Agag, avait formée pour perdre les Juifs.
4Le roi lui tendit son sceptre d’or pour lui donner, selon la coutume, un signe de sa bonté. Et la reine, se levant et se tenant en sa présence,
5Lui dit : S’il plaît au roi, si j’ai trouvé grâce devant ses yeux et si ma prière ne lui est pas désagréable, je le conjure d’ordonner que les premières lettres d’Aman, ennemi des Juifs, qui ne cherchait qu’à les perdre, par lesquelles il avait commandé qu’on les exterminât dans toutes les provinces du royaume, soient révoquées par de nouvelles lettres du roi.
6Car comment pourrais-je souffrir la mort et le carnage de tout mon peuple ?
7Le roi Assuérus répondit à la reine Esther et à Mardochée, Juif : J’ai donné à Esther la maison d’Aman, et j’ai commandé qu’il fût attaché à une croix, parce qu’il avait osé entreprendre de perdre les Juifs ;
8Écrivez donc aux Juifs, au nom du roi, comme vous le jugerez à propos, et scellez les lettres de mon anneau. Car c’était la coutume que nul n’osât s’opposer aux lettres envoyées au nom du roi, et scellées de son anneau.
9On fit donc venir les secrétaires et les écrivains du roi ; et comme c’était alors le troisième mois, appelé siban, le vingt-troisième de ce même mois les lettres du roi furent écrites en la manière que Mardochée voulut, et adressées aux Juifs, aux princes, aux gouverneurs et aux juges qui commandaient aux cent vingt-sept provinces du royaume, depuis les Indes jusqu’en Éthiopie ; et elles furent écrites en diverses langues, selon la diversité des provinces, des peuples et des Juifs, afin qu’elles pussent être lues et entendues de tout le monde.
10Ces lettres que l’on envoyait au nom du roi furent scellées de son anneau et envoyées par des courriers, afin que, courant en diligence par toutes les provinces, ils prévinssent les anciennes lettres par ces nouvelles.
11Le roi leur commanda en même temps d’aller trouver les Juifs dans chaque ville, et de leur ordonner de s’assembler tous, et de se tenir prêts à défendre leur vie, à tuer et exterminer leurs ennemis, avec leurs femmes, leurs enfants et toutes leurs maisons, et de piller leurs dépouilles.
12Et on marqua dans toutes les provinces un même jour pour la vengeance, savoir le treizième jour du douzième mois, appelé adar.
13La substance de cette lettre était qu’on fit savoir dans toutes les provinces et à tous les peuples qui étaient soumis à l’empire du roi Assuérus que les Juifs étaient prêts a se venger de leurs ennemis.
14Les courriers partirent aussitôt en grande hâte, portant cette lettre, et l’édit du roi fut affiché à Suse.
15Mardochée, sortant du palais et de la présence du roi, parut dans un grand éclat, portant une robe royale de couleur d’hyacinthe et de bleu céleste, ayant une couronne d’or sur la tête, et un manteau de soie et de pourpre. Toute la ville fut transportée de joie.
16Et quant aux Juifs, il leur sembla qu’une nouvelle lumière se levait sur eux, à cause de cet honneur, de ces congratulations et de ces réjouissances publiques.
17Au milieu de toutes les nations, des provinces et des villes où l’ordonnance du roi fut portée, ils étaient dans une joie extraordinaire ; ils faisaient des festins et célébraient des fêtes, tellement que plusieurs des autres nations et d’une autre religion embrassèrent leur religion et leurs cérémomes, car le nom du peuple juif avait rempli tous les esprits une grande terreur.