La sainte Bible

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Traduction revue par Jean-Frédéric Ostervald, édition de 1823, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job. 7 :

1N’y a-t-il pas comme une guerre ordonnée aux mortels sur la terre ; et leurs jours ne sont-ils pas comme les jours d’un mercenaire ?
2Comme un serviteur ne soupire qu’après l’ombre, et comme un ouvrier attend son salaire,
3Ainsi on m’a donné pour mon partage, des mois qui ne m’apportent rien ; et on m’a ordonné des nuits de travail.
4Si je suis couché, je dis : Quand me lèverai-je, et quand est-ce que la nuit aura achevé sa mesure ? et je m’inquiète cruellement jusqu’au point du jour.
5Ma chair est couverte de vers et de mottes de poudre ; ma peau se crevasse et se dissout.
6Mes jours ont passé plus légèrement que la navette d’un tisserand, et ils se consument sans espérance.
7Souviens-toi, Eternel ! que ma vie est un vent, et que mon œil ne reverra plus le bien.
8L’œil de ceux qui me regardent ne me verra plus ; tes yeux seront sur moi, et je ne serai plus.
9Comme la nuée se dissipe et s’en va, ainsi celui qui descend au sépulcre ne remontera plus.
10Il ne reviendra plus dans sa maison, et le lieu où il était ne le connaîtra plus.
11C’est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche ; je parlerai dans l’affliction de mon esprit, et je m’entretiendrai dans l’amertume de mon cœur.
12Suis-je une mer, ou quelque grand poisson, que tu m’aies ainsi resserré ?
13Quand je dis : Mon lit me soulagera ; ma couche emportera quelque chose de ma peine ;
14Alors tu m’étonnes par des songes, et tu me troubles par des visions.
15C’est pourquoi je choisirais d’être étranglé, et de mourir, plutôt que de conserver mes os.
16Je suis ennuyé de la vie, et je ne vivrai pas toujours. Retire-toi de moi ; car mes jours ne sont que vanité.
17Qu’est-ce que de l’homme mortel, que tu en fasses un si grand cas, et que tu penses à lui ?
18Que tu le châties chaque matin, et que tu l’éprouves à tout moment ?
19Jusqu’à quand différeras-tu de te retirer de moi ; et ne me permettras-tu point d’avaler ma salive ?
20J’ai péché ; que te ferai-je, conservateur des hommes ? Pourquoi m’as-tu mis pour t’être en butte, et pour m’être à charge à moi-même ?
21Et pourquoi n’ôtes-tu pas mon péché, et ne fais-tu pas passer mon iniquité ? Car je vais m’endormir maintenant, dans la poussière ; et si tu me cherches le matin, je ne serai plus.