La sainte Bible

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Traduction revue par Jean-Frédéric Ostervald, édition de 1823, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job. 24 :

1Pourquoi est-ce que les temps ne sont pas cachés par le Tout-Puissant, et que ceux qui le connaissaient ne voient point ses jours ?
2On remue les bornes, on ravit les troupeaux, et on les fait paître ;
3On emmène l’âne des orphelins, on prend pour gage le bœuf de la veuve ;
4On fait écarter les pauvres du chemin ; les affligés du pays sont pareillement contraints de se cacher.
5Voilà, ce sont comme des ânes sauvages dans le désert ; ils sortent pour faire ce qu’ils ont entrepris ; ils se lèvent le matin pour chercher de la proie ; la campagne leur donne du pain pour leurs enfans.
6Ils moissonnent par les champs le fourrage qui y est, et ils font que le méchant vendange les vignes.
7Ils font passer la nuit sans vêtement à l’homme nu, de sorte qu’il n’a pas de quoi se couvrir durant le froid.
8En sorte que les pauvres sont percés par les grandes pluies des montagnes, et qu’ils cherchent leur retraite dans les rochers.
9Ils ravissent le pupille dès la mamelle, et ils prennent des gages sur le pauvre.
10Ils font aller sans vêtement l’homme nu, et ils enlèvent à ceux qui ont faim ce qu’ils ont glané.
11Ceux qui pressent l’huile dans leurs maisons et qui foulent la vendange dans leurs pressoirs, ont soif.
12Les hommes jettent des sanglots dans la ville ; l’âme de ceux qui sont blessés à mort, crie ; et, cependant, Dieu ne fait rien mal à propos.
13Ils ont été rebelles à la lumière, ils n’ont point connu les voies de Dieu, et ils ne se sont point tenus à ses sentiers.
14Le meurtrier se lève au point du jour, et tue le pauvre et l’indigent ; et de nuit il dérobe comme un larron.
15L’œil de l’adultère épie le soir, disant : Aucun œil ne me verra ; et il se cache le visage.
16Ils percent dans les ténèbres les maisons qu’ils avaient marquées le jour ; ils ne savent ce que c’est que la lumière.
17Car la lumière du matin leur est à tous comme l’ombre de la mort ; si quelqu’un les reconnaît, ils ont des frayeurs mortelles.
18Il est léger et inconstant comme la surface de l’eau ; leur portion dans la terre est maudite ; il néglige la culture des vignes.
19Comme la sécheresse et la chaleur consument les eaux de neige, ainsi le sépulcre ravit les pécheurs.
20Il sera oublié comme s’il n’était jamais né ; les vers en feront bonne chère ; on ne s’en souviendra plus ; l’inique sera brisé comme un bois.
21C’est lui qui tourmentait la stérile qui n’enfantait point, et qui ne faisait aucun bien à la veuve ;
22Et qui entraînait les puissans par sa force ; lorsqu’il se levait, on n’était pas assuré de sa vie.
23Dieu lui donne de quoi s’assurer, et il s’appuie sur cela ; mais ses yeux sont ouverts sur leur conduite.
24Ils sont élevés en peu de temps ; après cela ils ne subsistent plus ; ils sont abaissés ; ils sont emportés comme tous les autres ; ils sont coupés comme le haut d’un épi.
25Si cela n’est pas ainsi, qui est-ce qui me convaincra que je mens, et qui mettra ma parole au néant ?