La sainte Bible

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Traduction revue par Jean-Frédéric Ostervald, édition de 1823, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job. 14 :

1L’homme né de femme est d’une vie courte, et plein d’ennui.
2Il sort comme une fleur, puis il est coupé ; il s’enfuit comme une ombre, et il ne s’arrête point.
3Et, cependant, tu as ouvert tes yeux sur lui, et tu me tires en cause contre toi !
4Qui est-ce qui tirera une chose nette de ce qui est souillé ? Personne.
5Ses jours sont déterminés ; le nombre de ses mois est entre tes mains ; tu lui as prescrit ses limites, qu’il ne passera point.
6Retire-toi donc de dessus lui, et qu’il ait quelque repos, jusqu’à ce qu’il ait achevé, comme un mercenaire achève sa journée.
7Car si un arbre est coupé, il y a de l’espérance, il repoussera encore, et il aura encore des rejetons ;
8Bien que sa racine soit vieillie dans la terre, et que son tronc soit comme mort dans la poussière ;
9Dès qu’il sentira l’eau, il repoussera et produira du fruit, comme un arbre nouvellement planté.
10Mais l’homme meurt, et perd toute sa force, et il expire ; puis où est-il ?
11Comme les eaux s’écoulent de la mer, et comme une rivière devient à sec et tarit,
12Ainsi l’homme est couché par terre, et il ne se relève point ; ils ne se réveilleront point, et ils ne seront point réveillés de leur sommeil, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cieux.
13Que je souhaiterais que tu me cachasses dans le sépulcre ; que tu m’y misses à couvert jusqu’à ce que ta colère fût passée ; que tu me donnasses un terme, après lequel tu te souvinsses de moi !
14Si l’homme meurt, revivra-t-il ? Attendrai-je tous les jours de mon combat, jusqu’à ce qu’il m’arrive quelque changement ?
15Tu m’appelleras, et je te répondrai, et tu prendras plaisir à l’ouvrage de tes mains.
16Mais maintenant tu comptes mes pas, et ne prends-tu pas garde à mon péché ?
17Mes péchés sont cachetés comme dans un faisceau, et tu as cousu ensemble mes iniquités.
18Certainement, comme une montagne s’éboule en tombant, et comme un rocher est transporté de sa place ;
19Et comme les eaux minent les pierres et entraînent par un débordement la poussière de la terre, et ce qu’elle a produit ; ainsi tu fais périr l’espérance de l’homme mortel.
20Tu te montres toujours plus fort que lui, et il s’en va ; et lui ayant fait changer de visage, tu le renvoies.
21Ses enfans seront avancés, mais il n’en saura rien ; ou ils seront abaissés, mais il ne s’en souciera point.
22Mais sa chair, pendant quelle est sur lui, a de la douleur, et son âme s’afflige tandis quelle est en lui.