La sainte Bible

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Traduction revue par Jean-Frédéric Ostervald, édition de 1823, libre de droits.

n°18 / Le livre de Job. 10 :

1Ma vie est devenue ennuyeuse à mon âme ; je m’abandonnerai à mes plaintes ; je parlerai dans l’amertume de mon âme.
2Je dirai à Dieu : Ne me condamne point ; montre-moi pourquoi tu plaides contre moi.
3Peux-tu te plaire à m’accabler, à rejeter l’ouvrage de tes mains, et à favoriser les desseins des méchans ?
4As-tu des yeux de chair ? Vois-tu les choses comme l’homme mortel les voit ?
5Tes jours sont-ils comme les jours de l’homme mortel ? Tes années sont-elles comme les années de l’homme,
6Que tu fasses la recherche de mon iniquité, et que tu t’informes de mon péché ?
7Tu sais que je ne suis pas un impie, et qu’il n’y a personne qui puisse me délivrer de ta main.
8Tes mains m’ont formé, elles ont arrangé toutes les parties de mon corps, et tu me détruirais !
9Souviens-toi, je te prie, que tu m’as formé comme l’argile, et que tu me feras retourner en poudre.
10Ne m’as-tu pas coulé comme du lait ? Et ne m’as-tu pas fait cailler comme un fromage ?
11Tu m’as revêtu de peau et de chair, et tu m’as composé d’os et de nerfs.
12Tu m’as donné la vie, et tu as usé de miséricorde envers moi, et par tes soins continuels tu as gardé mon esprit.
13Et tu tenais dans ton cœur toutes ces choses qui me sont arrivées ; je sais qu’elles viennent de toi.
14Si j’ai péché, tu m’as aussi remarqué, et tu ne m’as point absous de mon iniquité.
15Si j’ai agi perfidement, malheur à moi ! Si j’ai été juste, je n’en lève pas la tête plus haut ; je suis rassasié d’ignominie : regarde donc mon affliction.
16Elle va croissant ; tu chasses après moi comme un grand lion, et tu y reviens, et tu te rends admirable contre moi.
17Tu produis de nouveaux témoins contre moi ; tu multiplies de plus en plus les effets de ton indignation contre moi ; une nouvelle armée vient contre moi.
18Et pourquoi m’as-tu tiré du sein de ma mère ? Que n’y suis-je expiré, en sorte qu’aucun œil ne m’eût vu !
19J’aurais été comme n’ayant jamais existé ; et j’aurais été porté du sein de ma mère au sépulcre !
20Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre ? Qu’il me donne donc du relâche, qu’il s’éloigne de moi, et que je respire un peu ;
21Avant que j’aille, pour n’en plus revenir, dans le pays de ténèbres et d’ombre de la mort ;
22Dans le pays d’une obscurité semblable aux ténèbres de l’ombre de la mort, où il n’y a aucun ordre, et où il n’y a que l’horreur des plus épaisses ténèbres.