n°43 / Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ selon S. Jean. 11 :
1Il y avait un homme malade, appelé Lazare, qui était de Béthanie, le bourg de Marie et de Marthe sa sœur.
2Cette Marie était celle qui oignit le Seigneur d’une huile de parfum, et qui essuya ses pieds avec ses cheveux ; et Lazare, qui était malade, était son frère.
3Ses sœurs donc envoyèrent dire à Jésus : Seigneur, celui que tu aimes est malade.
4Jésus, ayant entendu cela, dit : Cette maladie n’est point à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu en soit glorifié.
5Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare.
6Et quoiqu’il eût appris qu’il était malade, il demeura cependant encore deux jours au lieu où il était.
7Puis il dit à ses disciples : Retournons en Judée.
8Les disciples lui dirent : Maître, il n’y a que peu de temps que les Juifs cherchaient à te lapider, et tu y retournes encore !
9Jésus répondit : N’y a-t-il pas douze heures au jour ? Si quelqu’un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu’il voit la lumière de ce monde.
10Mais si quelqu’un marche pendant la nuit, il bronche, parce qu’il n’a point de lumière.
11Il parla ainsi, et après cela il leur dit : Lazare notre ami dort, mais je m’en vais l’éveiller.
12Ses disciples lui dirent : Seigneur, s’il dort, il sera guéri.
13Or, Jésus avait dit cela de la mort de Lazare ; mais ils crurent qu’il parlait d’un véritable sommeil.
14Jésus donc leur dit alors ouvertement : Lazare est mort.
15Et je me réjouis à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez ; mais allons vers lui.
16Thomas donc, appelé Didyme, dit aux autres disciples : Allons-y aussi, afin de mourir avec lui.
17Jésus étant arrivé, trouva qu’il y avait déjà quatre jours qu’il était dans le sépulcre.
18Or, Béthanie était environ à quinze stades de Jérusalem.
19Et plusieurs des Juifs étaient venus voir Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère.
20Quand Marthe ouït dire que Jésus venait, elle alla au-devant de lui ; mais Marie demeura assise à la maison.
21Et Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort ;
22Mais je sais que maintenant même, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera.
23Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera.
24Marthe lui répondit : Je sais qu’il ressuscitera en la résurrection, au dernier jour.
25Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort.
26Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point pour toujours. Crois-tu cela ?
27Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir au monde.
28Quand elle eut dit cela, elle s’en alla et appela Marie, sa sœur, en secret, et lui dit : Le Maître est ici et il t’appelle.
29Ce que Marie ayant entendu, elle se leva promptement, et vint vers lui.
30Or, Jésus n’était pas encore entré dans le bourg, mais il était au même endroit où Marthe était venue au-devant de lui.
31Alors les Juifs, qui étaient avec Marie dans la maison, et qui la consolaient, voyant qu’elle s’était levée si promptement, et qu’elle était sortie, la suivirent, disant : Elle s’en va au sépulcre, pour y pleurer.
32Mais Marie étant arrivée au lieu où était Jésus, dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.
33Quand Jésus vit qu’elle pleurait, et que les Juifs qui étaient venus avec elle pleuraient aussi, il frémit en lui-même, et fut ému ;
34Et il dit : Où l’avez-vous mis ? Ils lui répondirent : Seigneur, viens et vois.
35Et Jésus pleura.
36Sur quoi les Juifs dirent : Voyez comme il l’aimait.
37Et quelques-uns d’eux dirent : Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût pas ?
38Alors Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, vint au sépulcre ; c’était une grotte, et on avait mis une pierre dessus.
39Jésus dit : Ôtez la pierre. Marthe, sœur du mort, lui dit : Seigneur, il sent déjà mauvais ; car il est là depuis quatre jours.
40Jésus lui répondit : Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ?
41Ils ôtèrent donc la pierre du lien où le mort était couché. Et Jésus élevant les yeux au ciel, dit : Mon Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé.
42Je savais bien que tu m’exauces toujours, mais je dis ceci à cause de ce peuple, qui est autour de moi, afin qu’il croie que tu m’as envoyé.
43Quand il eut dit cela, il cria à haute voix : Lazare, sors de là.
44Et le mort sortit, ayant les mains et les pieds liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et le laissez aller.
45Plusieurs donc des Juifs qui étaient venus voir Marie, et qui avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.
46Mais quelques-uns d’entre eux s’en allèrent trouver les Pharisiens, et leur rapportèrent ce que Jésus avait fait.
47Alors les principaux sacrificateurs et les Pharisiens, assemblèrent le conseil, et dirent : Que ferons-nous ? Car cet homme fait beaucoup de miracles.
48Si nous le laissons faire, tout le monde croira en lui ; et les Romains viendront, qui détruiront et ce lieu et notre nation.
49Mais Caïphe, l’un d’entre eux, qui était souverain sacrificateur de cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien ;
50Et vous ne considérez pas qu’il est à propos qu’un homme seul meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas.
51Or, il ne dit pas cela de son propre mouvement, mais, étant le souverain sacrificateur de cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ;
52Et non-seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un seul corps les enfans de Dieu qui sont dispersés.
53Depuis ce jour-là donc ils consultèrent ensemble, pour faire mourir Jésus.
54C’est pourquoi Jésus ne paraissait plus ouvertement parmi les Juifs ; mais il s’en alla dans une contrée voisine du désert, à une ville appelée Éphraïm ; et il se tint là avec ses disciples.
55Or, la Pâque des Juifs était proche, et beaucoup de gens du pays étaient montés à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier.
56Ils cherchaient donc Jésus, et ils se disaient les uns aux autres, étant dans le temple : Que vous en semble ? Ne viendra-t-il point à la fête ?
57Or, les principaux sacrificateurs et les Pharisiens avaient donné ordre que, si quelqu’un savait où il était, il le déclarât, afin de se saisir de lui.