La sainte Bible

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Traduction revue par Jean-Frédéric Ostervald, édition de 1823, libre de droits.

n°11 / Le premier livre des Rois. 20 :

1Alors Ben-Hadad, roi de Syrie, assembla toute son armée, et il y avait trente-deux rois avec lui, avec ses chevaux et ses chariots ; puis il monta, et il assiégea Samarie, et combattit contre elle ;
2Et il envoya des députés à Achab, roi d’Israël, dans la ville ;
3Et il lui fit dire : Ainsi a dit Ben-Hadad : Ton argent et ton or est à moi, et tes femmes aussi et tes beaux enfans sont à moi.
4Et le roi d’Israël répondit, et dit : Mon seigneur, je suis à toi, comme tu le dis, et tout ce que j’ai.
5Les députés retournèrent encore, et dirent : Ainsi a dit expressément Ben-Hadad : Puisque je t’ai envoyé dire : Donne-moi ton argent et ton or, ta femme et tes enfans,
6Certainement, demain en ce même temps j’enverrai mes serviteurs chez toi, qui fouilleront ta maison, et les maisons de tes serviteurs, et se saisiront de tout ce que tu prends plaisir à voir, et l’emporteront.
7Alors le roi d’Israël appela tous les anciens du pays, et dit : Considérez, je vous prie, et voyez que cet homme ne cherche que du mal : car il avait envoyé vers moi pour avoir mes femmes, mes enfans, mon argent, et mon or, et je ne lui avais rien refusé.
8Et tous les anciens et tout le peuple lui dirent : Ne l’écoute point, et n’acquiesce point à sa demande.
9Il répondit donc aux députés de Ben-Hadad : Dites au roi, mon seigneur : Je ferai tout ce que tu envoyas dire la première fois à ton serviteur ; mais je ne pourrais faire ce que tu demandes à présent. Et les députés s’en allèrent, et lui rapportèrent cette réponse.
10Alors Ben-Hadad renvoya vers lui, disant : Que les dieux me traitent avec la dernière rigueur, si la poudre de Samarie suffit pour remplir le creux de la main de ceux du peuple qui me suivent.
11Mais le roi d’Israël répondit, et dit : Dites-lui : Que celui qui se revêt des armes, ne se glorifie pas comme celui qui les quitte.
12Et il arriva qu’aussitôt que Ben-Hadad eut entendu cette réponse, (il buvait alors dans les tentes avec les rois) il dit à ses serviteurs : Rangez-vous en bataille ; et ils se rangèrent en bataille contre la ville.
13Alors voici un prophète qui vint vers Achab, roi d’Israël, et dit : Ainsi a dit l’Eternel : N’as-tu pas vu cette grande multitude ? Voilà, je vais la livrer aujourd’hui entre tes mains, et tu sauras que je suis l’Eternel.
14Et Achab dit : Par qui ? Et il répondit : Ainsi a dit l’Eternel : Par les valets des gouverneurs des provinces. Et il dit : Qui est-ce qui commencera le combat ? Et il lui répondit : Toi.
15Alors il fit le dénombrement des valets des gouverneurs des provinces, qui furent deux cent trente et deux. Après eux il fit le dénombrement de tout le peuple, de tous les enfans d’Israël, et ils étaient sept mille.
16Et ils sortirent en plein midi, lorsque Ben-Hadad buvait, s’enivrant dans les tentes, lui et les trente-deux rois qui étaient venus à son secours.
17Les valets donc des gouverneurs des provinces sortirent les premiers ; et Ben-Hadad envoya quelques personnes qui le lui rapportèrent, disant : Il est sorti des gens de Samarie.
18Et il dit : Soit qu’ils soient sortis pour la paix, soit qu’ils soient sortis pour faire la guerre, saisissez-les tout vifs.
19Les valets donc des gouverneurs des provinces sortirent de la ville, et l’armée qui était après eux ;
20Et chacun d’eux frappa son homme, de sorte que les Syriens s’enfuirent, et Israël les poursuivit ; et Ben-Hadad, roi de Syrie, se sauva sur un cheval, et les cavaliers en firent de même.
21Et le roi d’Israël sortit, et frappa les chevaux et les chariots, de sorte qu’il frappa les Syriens d’une grande défaite.
22Ensuite le prophète vint vers le roi d’Israël, et lui dit : Va, fortifie-toi, et considère, et prends garde à ce que tu auras à faire ; car l’an révolu, le roi de Syrie montera contre toi.
23Et les serviteurs du roi de Svrie lui dirent : Leurs dieux sont des dieux de montagne ; c’est pourquoi ils ont été plus forts que nous, mais combattons contre eux dans la campagne ; certainement nous serons plus forts qu’eux.
24Fais donc ceci : ôte chacun de ces rois de leur poste, et mets en leur place des capitaines ;
25Puis lève une armée semblable à celle que tu as perdue, et autant de chevaux, et autant de chariots, et nous combattrons contre eux dans la campagne ; et tu verras si nous ne sommes pas plus forts qu’eux. Et il écouta ce qu’ils lui dirent, et fit ainsi.
26Ainsi, un an après, Ben-Hadad fit le dénombrement des Syriens, et monta à Aphek pour combattre contre Israël.
27Et on fit aussi le dénombrement des enfans d’Israël ; et s’étant fournis de vivres, ils marchèrent contre les Syriens. Les enfans d’Israël campèrent vis-à-vis d’eux, et ils ne paraissaient pas plus que deux troupeaux de chèvres ; mais les Syriens remplissaient la terre.
28Alors l’homme de Dieu vint, et parla au roi d’Israël, et lui dit : Ainsi a dit l’Eternel : Parce que les Syriens ont dit : L’Eternel est dieu des montagnes, mais il n’est point dieu des vallées, je livrerai entre tes mains toute cette grande multitude, et vous saurez que je suis l’Eternel.
29Sept jours durant ils demeurèrent campés les uns vis-à-vis des autres ; mais au septième jour ils en vinrent aux mains, et les enfans d’Israël battirent cent mille hommes de pied des Syriens en un jour ;
30Et le reste s’enfuit dans la ville d’Aphek, où la muraille tomba sur vingt-sept mille hommes qui étaient demeurés de reste ; et Ben-Hadad s’enfuit, et entra dans la ville, et se cacha dans le cabinet d’une chambre.
31Et ses serviteurs lui dirent : Voici maintenant, nous avons appris que les rois de la maison d’Israël sont des rois doux ; maintenant donc, mettons des sacs sur nos reins, et des cordes à nos têtes, et sortons vers le roi d’Israël ; peut-être qu’il te sauvera la vie.
32Ils se ceignirent donc de sacs autour de leurs reins, et de cordes autour de leurs têtes, et vinrent vers le roi d’Israël, et dirent : Ton serviteur Ben-Hadad dit : Je te prie que je vive. Et il répondit : Vit-il encore ? Il est mon frère.
33Et ces gens tirèrent de là un bon augure, et ils se hâtèrent de savoir précisément s’ils auraient de lui ce qu’ils prétendaient ; et ils dirent : Ben Hadad est-il ton frère ? Et il répondit : Allez, et l’amenez. Ben-Hadad donc sortit vers lui, et Achab le fit monter sur son chariot.
34Et Ben-Hadad lui dit : Je rendrai les villes que mon père avait prises à ton père, et tu te feras des places dans Damas comme mon père avait fait dans Samarie. Et moi, répondit Achab, je te renverrai avec ce traité. Il fit donc un traité avec lui et le laissa aller.
35Alors quelqu’un d’entre les fils des prophètes dit à son compagnon, par l’ordre de l’Eternel : Frappe-moi, je te prie ; mais il refusa de le frapper ;
36Et il lui dit : Parce que tu n’as point obéi à la parole de l’Eternel, voilà, tu vas te séparer de moi, et un lion te tuera. Quand il se fut séparé d’avec lui, un lion le trouva, et le tua.
37Puis il trouva un autre homme, et lui dit : Frappe-moi, je te prie. Et cet homme-là ne manqua pas à le frapper, et il le blessa.
38Après cela, le prophète s’en alla et s’arrêta, attendant le roi sur le chemin, et se déguisa, ayant un bandeau sur les yeux.
39Et comme le roi passait, il cria vers le roi, et dit : Ton serviteur était allé au milieu du combat ; et voilà, quelqu’un, se retirant, m’a amené un homme, et m’a dit : Garde cet homme, et s’il vient à s’échapper, ta vie en répondra, ou tu en paieras un talent d’argent.
40Et il est arrivé, que comme ton serviteur faisait quelques affaires çà et là, cet homme-là ne s’est point trouvé. Et le roi d’Israël lui répondit : Telle est ta condamnation ; et tu en as décidé.
41Alors cet homme ôta promptement le bandeau de dessus ses yeux, et le roi d’Israël reconnut qu’il était d’entre les prophètes.
42Et ce prophète lui dit : Ainsi a dit l’Eternel : Parce que tu as laissé aller d’entre tes mains l’homme que j’avais condamné à l’interdit, ta vie répondra pour la sienne, et ton peuple pour son peuple.
43Mais le roi d’Israël se retira dans sa maison tout chagrin et indigné, et vint à Samarie.