La sainte Bible

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Traduction par Louis Claude Fillion, édition de 1889, libre de droits.

n°18 / Job 39 :

1Connais-tu le temps où les chèvres sauvages mettent bas dans les rochers, ou as-tu observé l’enfantement des biches ?
2As-tu compté les mois de leur portée, et sais-tu le temps où elles enfantent ?
3Elles se courbent pour faire sortir leur faon, et elles le mettent au jour en poussant des gémissements.
4Leurs petits se séparent d’elles et vont aux pâturages ; ils s’éloignent et ne reviennent plus auprès d’elles.
5Qui a mis en liberté l’âne sauvage, et qui a rompu ses liens ?
6Je lui ai donné une demeure dans le désert, et des tentes dans la terre salée.
7Il méprise le tumulte de la ville ; il n’entend pas les cris d’un maître impérieux.
8Il regarde les montagnes où sont ses pâturages, et il cherche partout des herbages verts.
9Le rhinocéros voudra-t-il te servir, et demeurera-t-il à ton étable ?
10Lieras-tu le rhinocéros avec une corde pour qu’il laboure, et pour qu’il brise derrière toi les mottes des vallons ?
11Auras-tu confiance en sa grande rigueur, et lui abandonneras-tu tes travaux ?
12Compteras-tu sur lui pour ramener ta récolte et pour l’amasser dans ton aire ?
13La plume de l’autruche est semblable à celle de la cigogne et de l’épervier.
14Lorsqu’elle abandonne ses œufs sur la terre, c’est toi peut-être qui les échaufferas dans la poussière ?
15Elle oublie qu’on les foulera aux pieds, ou que la bête sauvage les écrasera.
16Elle est dure pour ses petits, comme s’ils n’étaient point à elle. Elle a travaillé en vain sans qu’aucune crainte l’y forçât.
17Car Dieu l’a privée de sagesse, et ne lui a point donné l’intelligence.
18Quand il le faut, elle élève ses ailes : elle se rit du cheval et de son cavalier.
19Est-ce toi qui donnes au cheval sa force, et qui lui fais pousser ses hennissements ?
20Le feras-tu bondir comme les sauterelles ? La fierté de son souffle répand la terreur.
21Il creuse du pied la terre, il tressaille d’audace, il s’élance au-devant des hommes armés.
22Il dédaigne la peur, il ne recule pas devant le glaive.
23Sur lui retentit le carquois, s’agitent la lance et le bouclier.
24Il écume, il frémit, il dévore la terre ; il ne se contient pas au bruit du clairon.
25Dès qu’il entend la trompette, il dit : Allons ! De loin il flaire la bataille, la voix des chefs et les cris des armées.
26Est-ce par ta sagesse que l’épervier se couvre de plumes, étendant ses ailes vers le midi ?
27Est-ce par ton ordre que l’aigle s’élève, et qu’il place son nid sur les hauteurs ?
28Il demeure dans les rochers, dans les montagnes escarpées et dans les rocs inaccessibles.
29De là il contemple sa proie, et ses yeux découvrent au loin.
30Ses petits sucent le sang, et partout où se trouve un cadavre, il y fond aussitôt.
31Le Seigneur parla de nouveau à Job, et lui dit :
32Ce qui dispute contre Dieu se réduit-il si facilement au silence ? Certes, quiconque reprend Dieu, doit lui répondre.
33Job, répondant au Seigneur, lui dit :
34Moi qui ai parlé avec légèreté, que puis-je répondre ? Je n’ai qu’à mettre ma main sur ma bouche.
35J’ai dit une chose, et puissé-je ne l’avoir pas dite, et une autre encore, et je n’ajouterai rien de plus.