La sainte Bible

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Traduction par Louis Claude Fillion, édition de 1889, libre de droits.

n°18 / Job 2 :

1Or il arriva que les fils de Dieu étant venus un jour se présenter devant le Seigneur, et Satan étant aussi venu parmi eux se présenter devant le Seigneur,
2le Seigneur lui dit : D’où viens-tu ? Il répondit : J’ai fait le tour de la terre, et je l’ai parcourue tout entière.
3Le Seigneur dit encore à Satan : As-tu considéré mon serviteur Job, qui n’a point d’égal sur la terre, qui est un homme simple et droit, qui craint Dieu et fuit le mal, et qui maintient encore son innocence ? Cependant tu m’as porté à agir contre lui pour l’affliger sans motif.
4Satan lui répondit : L’homme donnera peau pour peau, et tout ce qu’il a pour sauver sa vie ;
5mais étendez votre main, et frappez ses os et sa chair, et vous verrez s’il ne vous maudira pas en face.
6Le Seigneur dit donc à Satan : Va, il est en ta main ; mais ne touche point à sa vie.
7Satan, étant sorti de devant le Seigneur, frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante des pieds jusqu’à la tête.
8Et Job, assis sur un fumier, ôtait avec un tesson la pourriture de ses ulcères.
9Alors sa femme lui dit : Vous demeurez encore dans votre simplicité ? Maudissez Dieu, et mourez.
10Il lui dit : Vous parlez comme une femme qui n’a point de sens. Si nous avons reçu les biens de la main du Seigneur, pourquoi n’en recevrons-nous pas les maux ? Dans toutes ces choses Job ne pécha point par ses lèvres.
11Cependant trois amis de Job apprirent tous les maux qui lui étaient arrivés, et ils vinrent chacun de leur pays : Eliphaz de Théman, Baldad de Suha, et Sophar de Naamath. Car ils s’étaient concertés pour venir le voir ensemble, et le consoler.
12Et ayant levé de loin les yeux, ils ne le reconnurent point ; et ils pleurèrent à haute voix, déchirèrent leurs vêtements, et jetèrent de la poussière en l’air au-dessus de leur tête.
13Et ils se tinrent assis à terre avec lui sept jours et sept nuits, et nul ne lui dit une parole, car ils voyaient que sa douleur était extrême.