La sainte Bible

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Traduction par Louis Claude Fillion, édition de 1889, libre de droits.

n°18 / Job 14 :

1L’homme né de la femme vit peu de temps, et il est rempli de beaucoup de misères.
2Comme une fleur, il germe et il est foulé aux pieds ; il fuit comme l’ombre, et il ne demeure jamais dans le même état.
3Et vous jugez digne de vous d’ouvrir les yeux sur lui, et de le faire entrer en jugement avec vous ?
4Qui peut rendre pur celui qui a été conçu dans l’impureté ? N’est-ce pas vous seul qui le pouvez ?
5Les jours de l’homme sont courts ; vous connaissez le nombre de ses mois ; vous avez marqué les bornes qu’il ne pourra franchir.
6Retirez-vous un peu de lui, afin qu’il se repose, jusqu’à ce que vienne le jour qu’il désire comme le mercenaire.
7Un arbre n’est pas sans espérance ; si on le coupe, il reverdit encore, et ses branches se multiplient.
8Que sa racine ait vieilli dans la terre, et que son tronc soit mort dans la poussière,
9à peine aura-t-il senti l’eau, qu’il repoussera, et il se couvrira de feuilles comme lorsqu’il a été planté.
10Mais quand l’homme est mort, dépouillé, consumé, dites-le-moi, que devient-il ?
11Semblable aux eaux qui se retirent de la mer, et à un fleuve qui tarit et se dessèche,
12l’homme, lorsqu’il est mort, ne ressuscite pas ; jusqu’à ce que le ciel soit détruit, il ne se réveillera point, et il ne sortira pas de son sommeil.
13Qui m’accordera que vous me cachiez dans le séjour des morts jusqu’à ce que votre fureur soit passée, et que vous me marquiez un temps où vous vous souviendrez de moi ?
14L’homme, une fois mort, vivra-t-il de nouveau ? Dans cette guerre où je me trouve maintenant, j’attends tous les jours que mon changement arrive.
15Vous m’appellerez, et je vous répondrai ; vous tendrez votre droite à l’œuvre de vos mains.
16Vous avez compté tous mes pas ; mais pardonnez-moi mes péchés.
17Vous avez scellé mes offenses comme dans un sac ; mais vous avez guéri mon iniquité.
18La montagne se mine et tombe, et le rocher est arraché de sa place ;
19les eaux creusent les pierres, et l’eau qui bat contre la terre la consume peu à peu : c’est ainsi que vous perdez l’homme.
20Vous l’avez affermi pour quelque temps, afin qu’il passât ensuite à jamais ; vous changerez son visage, et vous le ferez sortir de ce monde.
21Que ses enfants soient dans l’éclat ou qu’ils soient dans l’ignominie, il ne le saura pas.
22Sa chair, pendant qu’il vivra, sera dans la douleur, et son âme pleurera sur lui.