La sainte Bible

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Traduction par Louis Claude Fillion, édition de 1889, libre de droits.

n°43 / Évangile selon s.Jean 6 :

1Après cela, Jésus s’en alla au delà de la mer de Galilée, ou de Tibériade ;
2et une multitude nombreuse le suivait, parce qu’ils voyaient les miracles qu’il opérait sur les malades.
3Jésus monta donc sur une montagne, et là il s’assit avec ses disciples.
4Or la Pâque, jour de fête des Juifs, était proche.
5Ayant donc levé les yeux, et voyant qu’une très grande multitude venait à lui, Jésus dit à Philippe : Où achèterons-nous des pains pour leur donner à manger ?
6Mais il disait dela pour l’éprouver ; car, lui, il savait ce qu’il allait faire.
7Philippe lui répondit : Deux cents deniers de pains ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu.
8Un de ses disciples, André, frère de Simon-Pierre, lui dit :
9Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons ; mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ?
10Jésus dit donc : Faites asseoir ces hommes. Or il y avait beaucoup d’herbe en ce lieu. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
11Jésus prit alors les pains, et ayant rendu grâces, il les distribua à ceux qui étaient assis ; il leur donna de même des poissons, autant qu’ils en voulaient.
12Lorsqu’ils furent rassasiés, il dit à ses disciples : Ramassez les morceaux qui sont restés, pour qu’ils ne se perdent pas.
13Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui étaient restés des cinq pains d’orge, après que tous eurent mangé.
14Ces hommes, ayant donc vu le miracle qu’avait fait Jésus, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète que doit venir dans le monde.
15Mais Jésus, sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, s’enfuit de nouveau, tout seul, sur la montagne.
16Lorsque le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer.
17Et étant montés dans une barque, ils s’avancèrent vers Capharnaüm, de l’autre côté de la mer. Or il faisait déjà nuit, et Jésus n’était pas venu à eux.
18Cependant la mer se soulevait, au souffle d’un grand vent.
19Lorsqu’ils eurent ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus qui marchait sur la mer, et qui s’approchait de la barque ; et ils eurent peur.
20Mais il leur dit : C’est moi, ne craignez point.
21Ils voulurent alors le prendre dans la barque, et aussitôt la barque se trouva au lieu où ils allaient.
22Le lendemain, la foule qui était restée de l’autre côté de la mer remarqua qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’était pas entré dans cette barque avec ses disciples, mais que les disciples seuls étaient partis.
23Cependant d’autres barques arrivèrent de Tibériade, près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces.
24La foule, ayant donc vu que Jésus n’était pas là, non plus que ses disciples, monta dans les barques, et vint à Capharnaüm, cherchant Jésus.
25Et l’ayant trouvé de l’autre côté de la mer, ils lui dirent : Maïtre, quand êtes-vous venu ici ?
26Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains, et que vous avez été rassasiés.
27Travaillez en vue d’obtenir, non la nourriture qui périt, mais celle qui demeure pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera ; car c’est lui que Dieu le Père a marqué de son sceau.
28Ils lui dirent donc : Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ?
29Jésus leur répondit : L’œuvre de Dieu est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.
30Ils lui dirent : Quel miracle faites-vous donc, afin que nous voyons et que nous croyions en vous ? que faites-vous ?
31Nos pères ont mangé la manne dans le désert, ainsi qu’il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel.
32Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel.
33Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde.
34Ils lui dirent donc : Seigneur, donnez-nous toujours ce pain.
35Jésus leur dit : Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif.
36Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu et vous ne croyez point.
37Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors.
38Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
39Or la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour.
40La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi-même je le ressusciterai au dernier jour.
41Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce qu’il avait dit : Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel.
42Et ils disaient : N’est-ce pas là Jésus, fils de Joseph, dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ?
43Mais Jésus leur répondit : Ne murmurez pas entre vous.
44Personne ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire ; et moi je le ressusciterai au dernier jour.
45Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous enseignés de Dieu. Quiconque a entendu le Père, et a reçu son enseignement, vient à moi.
46Non que quelqu’un ait vu le Père, si ce n’est celui qui vient de Dieu ; celui-là a vu le Père.
47En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.
48Je suis le pain de vie.
49Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
50Voici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point.
51Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel.
52Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde.
53Les Juifs disputaient donc entre eux, en disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ?
54Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.
55Celui qui mange ma chair, et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.
56Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
57Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui.
58Comme le Père qui m’a envoyé est vivant, et que, Moi, je vis par le Père, de même celui qui me mange vivra aussi par moi.
59C’est ici le pain qui est descendu du ciel. Ce n’est pas comme la manne, que vos pères ont mangée, aprés quoi ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra éternellement.
60Il dit ces choses en enseignant dans la synagogue, à Capharnaüm.
61Beaucoup de ses disciples, l’ayant entendu, dirent : Cette parole est dure, et qui peut l’écouter ?
62Mais Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise ?
63Et si vous voyez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant ?
64C’est l’esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.
65Mais il en est quelques-uns parmi vous qui ne croient pas. Car, dès le commencement, Jésus savait ceux qui ne croyaient point, et quel était celui qui le trahirait.
66Et il disait : C’est pour cela que je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par mon Père.
67Dès lors beaucoup de ses disciples se retirèrent, et ils n’allaient plus avec lui.
68Jésus dit donc aux douze : Et vous, est-ce que vous voulez aussi vous en aller ?
69Simon-Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle.
70Et nous, nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu.
71Jésus leur répondit : Ne vous ai-je pas choisi au nombre de douze ? Et l’un de vous est un démon.
72Il parlait de Judas Iscariote, fils de Simon ; car c’était lui qui devait le trahir, quoiqu’il fût l’un des douze.