La sainte Bible

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Traduction par Louis Claude Fillion, édition de 1889, libre de droits.

n°11 / Troisième livre des Rois 17 :

1En ce temps-là, Elie de Thesbé, qui était un des habitants de Galaad, dit à Achab : Vive le Seigneur, le Dieu d’Israël, devant lequel je me tiens debout ! Pendant ces années il ne tombera ni rosée ni pluie, si ce n’est sur les paroles de ma bouche.
2Le Seigneur s’adressa ensuite à Elie, et lui dit :
3Retirez-vous d’ici ; allez vers l’Orient, et cachez-vous sur le bord du torrent de Carith, qui est en face du Jourdain.
4Vous boirez là de l’eau du torrent ; et j’ai commandé aux corbeaux de vous nourrir en ce lieu.
5Elie partit donc selon l’ordre du Seigneur, et alla s’établir près du torrent de Carith, qui est en face du Jourdain.
6Les corbeaux lui apportaient le matin du pain et de la chair, et le soir encore du pain et de la chair, et il buvait de l’eau du torrent.
7Quelque temps après le torrent se dessécha, car il n’avait point plu sur la terre ;
8et alors le Seigneur parla à Elie en ces termes :
9Allez à Sarepta des Sidoniens, et demeurez-y ; car j’ai commandé à une femme veuve de vous y nourrir.
10Elie se leva et s’en alla à Sarepta. Lorsqu’il fut venu à la porte de la ville, il aperçut une femme veuve qui ramassait du bois ; il l’appela et lui dit : Donnez-moi un peu d’eau dans un vase afin que je boive.
11Tandis qu’elle allait lui en chercher, il lui cria derrière elle : Apportez-moi aussi, je vous prie, une bouchée de pain dans votre main.
12Elle lui répondit : Vive le Seigneur votre Dieu, je n’ai point de pain ; j’ai seulement dans un pot autant de farine qu’on en peut prendre avec trois doigts, et un peu d’huile dans un petit vase. Je viens ramasser ici deux morceaux de bois pour aller apprêter à manger à moi et à mon fils, afin que nous mourions ensuite.
13Elie lui dit : Ne craignez point, et faites comme vous avez dit ; mais faites d’abord pour moi, de ce petit reste de farine, un petit pain cuit sous la cendre, et apportez-le-moi, et vous en ferez après cela pour vous et pour votre fils.
14Car voici ce que dit le Seigneur, Dieu d’Israël : La farine qui est dans ce pot ne manquera point, et l’huile qui est dans ce petit vase ne diminuera pas, jusqu’au jour où le Seigneur doit faire tomber la pluie sur la terre.
15Cette femme s’en alla donc, et fit ce qu’Elie lui avait dit. Et Elie mangea, et elle, et sa maison ; et depuis ce jour,
16la farine du pot ne manqua point, et l’huile du petit vase ne diminua pas, selon que le Seigneur l’avait prédit par Elie.
17Il arriva ensuite que le fils de cette femme mère de famille devint malade, et sa maladie fut si violente qu’il ne resta plus en lui de respiration.
18Cette femme dit donc à Elie : Qu’y a-t-il de commun entre vous et moi, homme de Dieu ? Etes-vous venu chez moi pour renouveler la mémoire de mes péchés, et pour faire mourir mon fils ?
19Elie lui dit : Donnez-moi votre fils. Et l’ayant pris d’entre ses bras, il le porta dans la chambre où il demeurait, et il le mit sur son lit.
20Il cria ensuite au Seigneur, et il lui dit : Seigneur mon Dieu, avez-vous aussi affligé cette veuve, qui a soin de me nourrir comme elle peut, jusqu’à faire mourir son fils ?
21Après cela il s’étendit sur l’enfant par trois fois en se mesurant à son petit corps, et il cria au Seigneur et lui dit : Seigneur mon Dieu, faites, je vous prie, que l’âme de cet enfant rentre dans son corps.
22Et le Seigneur exauça la voix d’Elie ; l’âme de l’enfant rentra en lui, et il recouvra la vie.
23Et Elie prit l’enfant, le descendit de sa chambre au bas de la maison, le mit entre les mains de sa mère et lui dit : Voici que votre fils est vivant.
24La femme répondit à Elie : Je reconnais maintenant à cette action que vous êtes un homme de Dieu, et que la parole du Seigneur est véritable dans votre bouche.