La sainte Bible

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Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°38 / Zacharie. 11 :

1OUVREZ vos portes, ô Liban ! et que le feu dévore vos cèdres.
2Hurlez, sapins, parce que les cèdres sont tombés ; ceux qui étaient si élevés ont été détruits : faites retentir vos cris, chênes de Rasan, parce que le grand bois qui était si fort, a été coupé.
3J'entends les voix lamentables des pasteurs ; parce que tout ce qu'ils avaient de magnifique a été ruiné : j'entends les lions qui rugissent de ce que les rives superbes du Jourdain où étaient leurs retraites, sont désolées.
4Voici ce que dit le Seigneur, mon Dieu : Paissez ces brebis qui étaient comme destinées à la boucherie,
5que leurs maîtres égorgeaient sans aucune compassion, qu'ils vendaient en disant : Béni soit le Seigneur, nous sommes devenus riches. Et leurs propres pasteurs n'avaient que de la dureté pour elles.
6Je ne pardonnerai donc plus à l'avenir aux habitants de cette terre, dit le Seigneur ; mais je les livrerai tous entre les mains les uns des autres, et entre les mains de leur roi : leur terre sera ruinée, et je ne les délivrerai point de la main de ceux qui les opprimeront.
7C’est pourquoi, ô pauvres du troupeau ! j’aurai soin de paître ces brebis exposées à la boucherie. Je pris alors deux houlettes, dont j’appelai l’une, la Beauté ; et l’autre, le Cordon : et je menai paître le troupeau.
8J’ai fait mourir trois pasteurs en un mois, et mon coeur s’est resserré à leur égard, parce que leur âme m’a été infidèle.
9Et j’ai dit : Je ne serai plus votre pasteur ; que ce qui meurt, meure ; que ce qui est égorgé, soit égorgé ; et que ceux qui échapperont du carnage, se dévorent les uns les autres.
10Je pris alors la houlette que j’avais appelée la Beauté, et je la rompis, pour rompre ainsi l’alliance que j’avais faite avec tous les peuples.
11Cette alliance fut donc rompue en ce jour-là ; et les pauvres de mon troupeau, qui me gardent la fidélité, reconnurent que c’était là un ordre du Seigneur.
12Et je leur dis : Si vous jugez qu’il soit juste de me payer, rendez-moi la récompense qui m’est due ; sinon, ne le faites pas. Ils pesèrent alors trente pièces d’argent qu’ils me donnèrent pour ma récompense.
13Et le Seigneur me dit : Allez jeter à l’ouvrier en argile cet argent, cette belle somme qu’ils ont cru que je valais, lorsqu’ils m’ont mis à prix. Je pris donc ces trente pièces d’argent, et j’allai en la maison du Seigneur les porter à l’ouvrier en argile.
14Je rompis alors ma seconde houlette, qui s’appelait le Cordon, pour rompre ainsi l’union fraternelle qui liait Juda avec Israël.
15Et le Seigneur me dit : Prenez encore toutes les marques d’un pasteur insensé.
16Car je vais susciter sur la terre un pasteur qui ne visitera point les brebis abandonnées, qui ne cherchera point celles qui auront été dispersées, qui ne guérira point les malades, qui ne nourrira point les saines ; mais qui mangera la chair des plus grasses, et qui leur rompra la corne des pieds.
17Ô pasteur ! ô idole qui abandonne le troupeau ! l’épée tombera sur son bras et sur son oeil droit : son bras deviendra tout sec, et son oeil droit s’obscurcira, et sera couvert de ténèbres.