n°8 / Ruth. 2 :
1OR il y avait un homme puissant et extrêmement riche, appelé Booz, qui était de la famille d’Elimelech.
2Et Ruth, Moabite, dit à sa belle-mère : Si vous l’agréez, j’irai dans quelque champ, et je ramasserai les épis qui seront échappés aux moissonneurs partout où je trouverai quelque père de famille qui me témoigne de la bonté. Noémi lui répondit : Allez, ma fille.
3Elle s’en alla donc, et elle recueillait les épis derrière les moissonneurs. Or il se trouva que le champ où elle était appartenait à Booz, le parent d’Elimélech.
4Et étant venu lui-même de Bethléhem, il dit à ses moissonneurs : Le Seigneur soit avec vous ! Ils lui répondirent : Le Seigneur vous bénisse !
5Alors Booz dit au jeune homme qui veillait sur les moissonneurs : A qui est cette fille ?
6Il lui répondit : C’est cette Moabite qui est venue avec Noémi du pays de Moab.
7Elle nous a priés de trouver bon qu’elle suivît les moissonneurs, pour recueillir les épis qui seraient demeurés : et elle est dans le champ depuis le matin jusqu’à cette heure, sans être retournée un moment chez elle.
8Booz dit à Ruth : Ecoutez, ma fille, n’allez point dans un autre champ pour glaner, et ne sortez point de ce lieu ; mais joignez-vous à mes filles,
9et suivez partout où on aura fait la moisson : car j’ai commandé à mes gens, que nul ne vous fasse aucune peine ; et quand même vous aurez soif, allez où sont les vaisseaux, et buvez de l’eau dont mes gens boivent.
10Ruth se prosternant le visage contre terre adora, et elle dit à Booz : D’où me vient ce bonheur, que j’ai trouvé grâce devant vos yeux, et que vous daigniez me traiter favorablement, moi qui suis une femme étrangère ?
11Il lui répondit : On m’a rapporté tout ce que vous avez fait à l’égard de votre belle-mère après la mort de votre mari, et de quelle sorte vous avez quitté vos parents et le pays où vous êtes née, pour venir parmi un peuple qui vous était inconnu auparavant.
12Que le Seigneur vous rende le bien que vous avez fait, et puissiez-vous recevoir une pleine récompense du Seigneur, le Dieu d’Israël, vers lequel vous êtes venue, et sous les ailes duquel vous avez cherché votre refuge.
13Elle lui répondit : J’ai trouvé grâce devant vos yeux, mon seigneur, de m’avoir ainsi consolée, et d’avoir parlé au coeur de votre servante, qui ne mérite pas d’être l’une des filles qui vous servent.
14Booz lui dit : Quand l’heure du manger sera venue, venez ici, et mangez du pain, et trempez votre morceau dans le vinaigre. Elle s’assit donc au côté des moissonneurs, et prit de la bouillie pour elle ; elle en mangea, elle en fut rassasiée, et garda le reste.
15Elle se leva de là pour continuer à recueillir les épis. Or Booz donna cet ordre à ses gens : Quand elle voudrait couper l’orge avec vous, vous ne l’empêcherez point.
16Vous jetterez même exprès des épis de vos javelles, et vous en laisserez sur le champ, afin qu’elle n’ait point de honte de les recueillir, et qu’on ne la reprenne jamais de ce qu’elle aura ramassé.
17Elle amassa donc dans le champ jusqu’au soir ; et ayant battu avec une baguette les épis qu’elle avait recueillis, et en ayant tiré le grain, elle trouva environ la mesure d’un éphi d’orge (c’est-à-dire, trois boisseaux).
18S’en étant chargée, elle retourna à la ville, et les montra à sa belle-mère ; elle lui présenta aussi et lui donna les restes de ce qu’elle avait mangé, dont elle avait été rassasiée.
19Sa belle-mère lui dit : Où avez-vous glané aujourd’hui, et où avez-vous travaillé ? Béni soit celui qui a eu pitié de vous. Ruth lui marqua celui dans le champ duquel elle avait travaillé, et lui dit que cet homme s’appelait Booz.
20Noémi lui répondit : Qu’il soit béni du Seigneur ! car il a gardé pour les morts la même bonne volonté qu’il a eue pour les vivants. Et elle ajouta : Cet homme est notre proche parent.
21Ruth lui dit : Il m’a donné ordre encore de me joindre à ses moissonneurs jusqu’à ce qu’il eût recueilli tous ses grains.
22Sa belle-mère lui répondit : Il vaut mieux, ma fille, que vous alliez moissonner parmi les filles de cet homme ; de peur que quelqu’un ne vous fasse de la peine dans le champ d’un autre.
23Elle se joignit donc aux filles de Booz, et elle alla toujours à la moisson avec elles, jusqu’à ce que les orges et les blés eussent été mis dans les greniers.