La sainte Bible

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Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°41 / Évangile de saint Marc. 15 :

1AUSSITOT que le matin fut venu, les princes des prêtres, avec les sénateurs et les scribes, et tout le conseil, ayant délibéré ensemble, lièrent Jésus, l’emmenèrent, et le livrèrent à Pilate.
2Pilate l’interrogea, en lui disant : Êtes-vous le Roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Vous le dites.
3Or, comme les princes des prêtres formaient diverses accusations contre lui,
4Pilate l’interrogeant de nouveau, lui dit : Vous ne répondez rien ? Voyez de combien de choses ils vous accusent.
5Mais Jésus ne répondit rien davantage ; de sorte que Pilate en était tout étonné.
6Or il avait accoutumé de délivrer à la fête de Pâque celui des prisonniers que le peuple demandait.
7Et il y en avait un alors, nommé Barabbas, qui avait été mis en prison avec d’autres séditieux, parce qu’il avait commis un meurtre dans une sédition.
8Le peuple étant donc venu devant le prétoire, commença à lui demander la grâce qu’il avait toujours accoutumé de leur faire.
9Pilate leur répondit : Voulez-vous que je vous délivre le Roi des Juifs ?
10Car il savait que c’était par envie que les princes des prêtres le lui avaient mis entre les mains.
11Mais les princes des prêtres excitèrent le peuple à demander qu’il leur délivrât plutôt Barabbas.
12Pilate leur dit encore : Que voulez-vous donc que je fasse du Roi des Juifs ?
13Mais ils crièrent de nouveau, et lui dirent : Cricifiez-le !
14Pilate leur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et eux criaient encore plus fort : Crucifiez-le !
15Enfin Pilate voulant satisfaire le peuple, leur délivra Barabbas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.
16Alors les soldats l’ayant emmené dans la cour du prétoire, assemblèrent toute la cohorte.
17Et l’ayant revêtu d’un manteau de pourpre, ils lui mirent sur la tête une couronne d’épines entrelacées :
18puis ils commencèrent à le saluer, en lui disant : Salut au Roi des Juifs !
19Ils lui frappaient la tête avec un roseau, et lui crachaient au visage, et se mettant à genoux devant lui, ils l’adoraient.
20Après s’être ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent ce manteau de pourpre ; et lui ayant remis ses habits, ils l’emmenèrent pour le crucifier.
21Et comme un certain homme de Cyrène, nommé Simon, père d’Alexandre et de Rufus, revenant des champs, passait par là, ils le contraignirent de porter la croix de Jésus.
22Et ensuite l’ayant conduit jusqu’au lieu appelé Golgotha, c’est-à-dire, le lieu du Calvaire,
23ils lui donnèrent à boire du vin mêlé avec de la myrrhe ; mais il n’en prit point.
24Et après l’avoir crucifié, ils partagèrent ses vêtements, les jetant au sort pour savoir ce que chacun en aurait.
25Il était la troisième heure du jour, quand ils le crucifièrent.
26Et la cause de sa condamnation était marquée par cette inscription : LE ROI DES JUIFS.
27Ils crucifièrent aussi avec lui deux voleurs, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche.
28Ainsi cette parole de l’Écriture fut accomplie : Et il a été mis au rang des méchants.
29Ceux qui passaient par là, le blasphémaient en branlant la tête, et lui disant : Eh bien ! toi qui détruis le temple de Dieu, et qui le rebâtis en trois jours !
30sauve-toi toi-même, et descends de la croix.
31Les princes des prêtres, avec les scribes, se moquant aussi de lui entre eux, disaient : Il en a sauvé d’autres, et il ne peut se sauver lui-même.
32Que le Christ, le Roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions. Et ceux qui avaient été crucifiés avec lui, l’outrageaient aussi de paroles.
33À la sixième heure du jour, les ténèbres couvrirent toute la terre jusqu’à la neuvième.
34Et à la neuvième heure, Jésus jeta un grand cri, en disant : Éloï ! Éloï ! lamma sabachthani ? c’est-à-dire, Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’avez-vous abandonné !
35Quelques-uns de ceux qui étaient présents, l’ayant entendu, disaient : Voilà qu’il appelle Élie.
36Et l’un d’eux courut emplir une éponge de vinaigre, et l’ayant mise au bout d’un roseau, il la lui présenta pour boire, en disant : Laissez, voyons si Élie viendra le détacher de la croix.
37Alors Jésus ayant jeté un grand cri, rendit l’esprit.
38En même temps le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.
39Et le centenier qui était là présent vis-à-vis de lui, voyant qu’il avait expiré en jetant ce grand cri, dit : Cet homme était vraiment Fils de Dieu.
40Il y avait aussi là des femmes qui regardaient de loin, entre lesquelles étaient Marie-Magdeleine, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joseph, et Salomé ;
41qui le suivaient lorsqu’il était en Galilée, et l’assistaient de leur bien ; il y en avait encore plusieurs autres, qui étaient venues avec lui à Jérusalem.
42Le soir étant venu (parce que c’était le jour de la préparation, c’est-à-dire, la veille du sabbat),
43Joseph d’Arimathie, qui était un homme de considération et sénateur, et qui attendait aussi le royaume de Dieu, s’en vint hardiment trouver Pilate, et lui demanda le corps de Jésus.
44Pilate s’étonnant qu’il fût mort sitôt, fit venir le centenier, et lui demanda s’il était déjà mort.
45Le centenier l’en ayant assuré, il donna le corps à Joseph.
46Joseph ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul, le mit dans un sépulcre, qui était taillé dans le roc, et roula une pierre jusqu’à l’entrée du sépulcre.
47Cependant Marie-Magdeleine, et Marie, mère de Joseph, regardaient où on le mettait.