La sainte Bible

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Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°18 / Job. 39 :

1SAVEZ-VOUS le temps auquel les chèvres sauvages enfantent dans les rochers ? ou avez-vous observé l’enfantement des biches ?
2Avez-vous compté les mois qu’elles portent leur fruit ? et savez-vous le temps auquel elles s’en déchargent ?
3Elles se courbent pour faire sortir leur faon, et elles le mettent au jour en jetant des cris et des hurlements.
4Leurs petits ensuite se séparent d’elles pour aller chercher leur nourriture ; et étant sortis ils ne reviennent plus à elles.
5Qui a laissé aller libre l’âne sauvage ? et qui lui a rompu ses liens ?
6Je lui ai donné une maison dans la solitude, et des lieux de retraite dans une terre stérile.
7Il méprise toutes les assemblées des villes, il n’entend point la voix d’un maître dur et impérieux.
8Il regarde de tous côtés les montagnes où il trouvera ses pâturages, et il cherche partout des herbages verts.
9Le rhinocéros voudra-t-il bien vous servir ? et demeurera-t-il à votre étable ?
10Lierez-vous le rhinocéros aux traits de votre charrue, afin qu’il laboure, et rompra-t-il après vous avec la herse les mottes des vallons ?
11Aurez-vous confiance en sa grande force ? et lui laisserez-vous le soin de votre labour ?
12Croirez-vous qu’il vous rendra ce que vous aurez semé, et qu’il remplira votre aire de blé ?
13La plume de l’autruche est semblable à celle de la cigogne et de l’épervier.
14Lorsqu’elle abandonne ses oeufs sur la terre, sera-ce vous qui les échaufferez dans la poussière ?
15Elle oublie qu’on les foulera peut-être aux pieds, ou que les bêtes sauvages les écraseront.
16Elle est dure et insensible à ses petits, comme s’ils n’étaient point à elle ; elle a rendu son travail inutile sans y être forcée par aucune crainte.
17Car Dieu en ceci l’a privée de sagesse, et ne lui a point donné l’intelligence.
18A la première occasion elle court élevant ses ailes ; elle se moque du cheval et de celui qui est dessus.
19Est-ce vous qui donnerez au cheval sa force, ou qui lui ferez pousser ses hennissements ?
20Le ferez-vous bondir comme les sauterelles, tandis que le souffle si fier de ses narines répand la terreur ?
21Il frappe du pied la terre, il s’élance avec audace, il court au-devant des hommes armés.
22Il ne peut être touché de la peur ; le tranchant des épées ne l’arrête point.
23Les flèches sifflent autour de lui, le fer des lances et des dards le frappe de ses éclairs.
24Il écume, il frémit, et semble vouloir manger la terre ; il est intrépide au bruit des trompettes.
25Lorsque l’on sonne la charge, il dit, Allons ! il sent de loin l’approche des troupes ; il entend la voix des capitaines qui encouragent les soldats, et les cris confus d’une armée.
26Est-ce par votre sagesse que l’épervier se couvre de plumes étendant ses ailes vers le midi ?
27L’aigle à votre commandement s’élèvera-t-elle en haut, et fera-t-elle son nid dans les lieux les plus élevés ?
28Elle demeure dans des pierres, dans des montagnes escarpées, et dans des rochers inaccessibles.
29Elle cherche de là sa proie, et ses yeux perçants découvrent de loin.
30Ses petits sucent le sang, et en quelque lieu que paraisse un corps mort, elle fond dessus.
31Le Seigneur parla de nouveau à Job, et lui dit :
32Celui qui dispute contre Dieu, se réduit-il si facilement au silence ? Certainement quiconque reprend Dieu, doit lui répondre.
33Job répondit au Seigneur :
34Puisque, j’ai parlé avec trop de légèreté, comment pourrai-je répondre ? Je n’ai qu’à mettre ma main sur ma bouche.
35J’ai dit une chose que je souhaiterais n’avoir point dite ; et une autre encore ; et je n’y ajouterai rien davantage.