La sainte Bible

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Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°18 / Job. 2 :

1OR les enfants de Dieu s’étant un jour présentés devant le Seigneur, et Satan étant venu aussi parmi eux se présenter devant le Seigneur,
2le Seigneur lui dit : D’où viens-tu ? Il lui répondit : J’ai fait le tour de la terre, et je l’ai parcourue tout entière.
3Le Seigneur lui dit encore : N’as-tu point considéré mon serviteur Job, qui n’a point d’égal sur la terre, qui est un homme simple et droit de coeur, qui craint Dieu et fuit le mal, et qui se conserve encore dans l’innocence, quoique tu m’aies porté à m’élever contre lui pour l’affliger sans qu’il l’ait mérité ?
4Satan lui répondit : L’homme donnera toujours peau pour peau, et il abandonnera volontiers tout ce qu’il possède, pour sauver sa vie :
5mais étendez votre main, et frappez ses os et sa chair, et vous verrez s’il ne voue maudira pas en face.
6Le Seigneur dit à Satan : Va, il est en ta main : mais ne touche point à sa vie.
7Satan étant donc sorti de devant le Seigneur, frappa Job d’une effroyable plaie, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tete.
8Et Job s’étant assis sur un fumier, ôtait avec un morceau d’un pot de terre la pourriture qui sortait de ses ulcères.
9Alors sa femme vint lui dire : Quoi ! vous demeurez encore dans votre simplicité ? Maudissez Dieu, et mourez.
10Job lui répondit : Vous parlez comme une femme qui n’a point de sens. Si nous avons reçu les biens de la main du Seigneur, pourquoi n’en recevrons-nous pas aussi les maux ? Ainsi dans toutes ces choses Job ne pécha point par ses lèvres.
11Cependant trois amis de Job apprirent tous les maux qui lui étaient arrivés, et étant partis chacun de leur pays, vinrent le trouver, Eliphaz de Théman, Baldad de Suh, et Sophar de Naamath. Car ils s’étaient donné jour pour venir ensemble le voir et le consoler.
12Lors donc que de loin ils eurent levé les yeux pour le considérer, ils ne le reconnurent point ; et ayant jeté un grand cri, ils commencèrent à pleurer. Ils déchirèrent leurs vêtements, ils jetèrent de la poussière en l’air pour la faire retomber sur leur tête.
13Ils demeurèrent avec lui assis sur la terre durant sept jours et durant sept nuits, et nul d’eux ne lui dit aucune parole : car ils voyaient que sa douleur était excessive.