n°23 / Isaïe. 38 :
1EN ce temps-là Ezéchias fut malade jusqu’à la mort ; et Isaïe, prophète, fils d’Amos, étant venu le trouver, lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : Donnez ordre aux affaires de votre maison : car vous mourrez, et vous n’en réchapperez point.
2Alors Ezéchias tourna le visage du côté de la muraille, et pria le Seigneur, en lui disant :
3Souvenez-vous, je vous prie, Seigneur ! que j’ai marché devant vous dans la vérité et avec un coeur parfait ; et que j’ai toujours fait ce qui était bon et agréable à vos yeux. Et Ezéchias répandit beaucoup de larmes.
4Alors le Seigneur parla à Isaïe, et lui dit :
5Allez, dites à Ezéchias : Voici ce que dit le Seigneur, le Dieu de David, votre père : J’ai entendu vos prières, et j’ai vu vos larmes : j’ajouterai encore quinze années à votre vie ;
6et je vous délivrerai de la puissance du roi des Assyriens ; j’en délivrerai aussi cette ville, et je la protégerai.
7Voici le signe que le Seigneur vous donnera pour vous assurer qu’il accomplira ce qu’il a dit :
8Je ferai que l’ombre du soleil, qui est descendue de dix degrés sur le cadran d’Achaz, retournera de dix degrés en arrière. Et le soleil remonta de dix degrés par lesquels il était déjà descendu.
9Cantique d’Ezéchias, roi de Juda, lorsque après avoir été malade à la mort, il fut guéri de sa maladie.
10J’ai dit : Lorsque je ne suis encore qu’à la moitié de ma vie, je m’en vais aux portes du tombeau : je cherche en vain le reste de mes années.
11J’ai dit : Je ne verrai plus le Seigneur Dieu dans la terre des vivants : je ne verrai plus aucun homme, aucun de ceux qui habitent dans le monde.
12Le temps de ma demeure sur la terre est fini : je suis comme la tente d’un berger qu’on plie déjà pour l’emporter. Dieu coupe le fil de ma vie, comme le tisserand coupe le fil de sa toile : il la retranche lorsqu’elle ne faisait que commencer : du matin au soir vous terminerez ma vie.
13Le soir j’espérais au plus d’aller jusqu’au matin ; mais Dieu comme un lion m’avait brisé tous les os ; et je disais encore : Du matin au soir vous terminerez ma vie.
14Je criais vers vous comme le petit de l’hirondelle, je gémissais comme la colombe ; mes yeux se sont lassés à force de regarder en haut ; Seigneur ! je souffre violence ; répondez pour moi.
15Mais que dis-je ? Il me l’a promis, et il a déjà fait ce que je lui ai demandé : je repasserai devant vous toutes les années de ma vie dans l’amertume de mon âme.
16Seigneur ! si c’est ainsi que l’on vit, si c’est par de telles épreuves que la vie est donnée à mon esprit ; vous me châtierez, et vous me rendrez la vie.
17Lorsque j’étais dans la paix, vous m’avez envoyé cette amertume la plus amère de toutes ; mais vous avez délivré mon âme, vous l’avez empêchée de périr, vous avez jeté derrière vous tous mes péchés.
18Car ceux qui sont dans le tombeau ne célébreront point cette gloire ; les morts ne publieront point vos louanges ; et ceux qui descendent sous la terre ne sont plus ici pour attendre la vérité de vos promesses.
19Ce sont les vivants, ce sont les vivants qui vous loueront comme je fais aujourd’hui : le père apprendra votre vérité à ses enfants.
20Sauvez-moi, Seigneur ! et nous chanterons nos cantiques dans la maison du Seigneur tous les jours de notre vie.
21Or Isaïe avait commandé que l’on prit une masse de figues, et qu’on en fît un cataplasme sur le mal d’Ezéchias, afin qu’il recouvrât la santé.
22Et Ezéchias avait dit : Quel signe me donnerez-vous pour m’assurer que j’irai encore à la maison du Seigneur ?