La sainte Bible

De à
Préférences d'affichage Affichage des versets par :

Style d'écriture : Taille du texte :
Couleurs :


Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°27 / Daniel. 3 :

1LE roi Nabuchodonosor fit faire une statue d’or, qui avait soixante coudées de haut et six de large, et il la fit mettre dans la campagne de Dura, qui était de la province de Babylone.
2Il envoya ensuite un ordre pour faire assembler les satrapes, les magistrats, les juges, les officiers de l’armée, les intendants, ceux qui possédaient les premières charges, et tous les gouverneurs de provinces, afin qu’ils se trouvassent au jour qu’on dédierait la statue qu’il avait dressée.
3Alors les satrapes, les magistrats, les juges, les officiers de l’armée, les intendants, les seigneurs qui étaient établis dans les premières charges, et tous les gouverneurs de provinces, s’assemblèrent pour assister à la dédicace de la statue que le roi Nabuchodonosor avait dressée. Ils se tenaient debout devant la statue que le roi Nabuchodonosor avait fait dresser ;
4et le héraut criait à haute voix : Peuples, tribus et gens de toutes langues, on vous ordonne
5qu’au moment que vous entendrez le son de la trompette, de la flûte, de la harpe, du hautbois, de la lyre, et des concerts de toute sorte de musiciens, vous vous prosterniez en terre, et que vous adoriez la statue d’or que le roi Nabuchodonosor a dressée.
6Si quelqu’un ne se prosterne pas, et n’adore pas cette statue, il sera jeté sur l’heure au milieu des flammes de la fournaise.
7Aussitôt donc que tous les peuples entendirent le son de la trompette, de la flûte, de la harpe, du hautbois, de la lyre, et des concerts de toute sorte de musiciens, tous les hommes de quelque nation, de quelque tribu et de quelque langue qu’ils fussent, adorèrent la statue d’or que Nabuchodonosor avait dressée.
8Aussitôt et dans le même moment, des Chaldéens s’approchèrent, et accusèrent les Juifs,
9en disant au roi Nabuchodonosor : Ô roi, vivez à jamais !
10Vous avez fait une ordonnance, ô roi ! que tout homme au moment qu’il entendrait le son de la trompette, de la flûte, de la harpe, du hautbois, de la lyre, et des concerts de toute sorte de musiciens, se prosternât en terre, et adorât la statue d’or ;
11et que si quelqu’un ne se prosternait pas et ne l’adorait pas, il serait jeté au milieu des flammes de la fournaise.
12Cependant ceux des Juifs à qui vous avez donné l’intendance des affaires de la province de Babylone, Sidrach, Misach et Abdénago, méprisent, ô roi ! votre ordonnance ; ils n’honorent point vos dieux, et ils n’adorent point la statue d’or que vous avez dressée.
13Alors Nabuchodonosor plein de fureur et de colère, commanda qu’on amenât devant lui Sidrach, Misach et Abdénago, qui furent amenés aussitôt devant le roi.
14Et le roi Nabuchodonosor leur dit ces paroles : Est-il vrai, Sidrach, Misach et Abdénago, que vous n’honorez point mes dieux, et que vous n’adorez point la statue d’or que j’ai dressée ?
15Maintenant donc, si vous êtes prêts à m’obéir, au moment que vous entendrez le son de la trompette, de la flûte, de la harpe, du hautbois, de la lyre, et des concerts de toute sorte de musiciens, prosternez-vous en terre, et adorez la statue que j’ai faite. Si vous ne l’adorez pas, vous serez jetés au même moment au milieu des flammes de la fournaise : et qui est le Dieu qui puisse vous arracher d’entre mes mains ?
16Sidrach, Misach et Abdénago répondirent au roi Nabuchodonosor : Il n’est pas besoin, ô roi ! que nous vous répondions sur ce sujet.
17Car notre Dieu, le Dieu que nous adorons, peut certainement nous retirer du milieu des flammes de la fournaise, et nous délivrer, ô roi ! d’entre vos mains.
18S’il ne veut pas le faire, nous vous déclarons néanmoins, ô roi ! que nous n’honorons point vos dieux, et que nous n’adorons point la statue d’or que vous avez fait élever.
19Alors Nabuchodonosor fut rempli de fureur, il changea de visage, et il regarda d’un oeil de colère Sidrach, Misach et Abdénago : il commanda que le feu de la fournaise fût sept fois plus ardent qu’il n’avait accoutumé d’être.
20Il donna ordre aux plus forts soldats de ses gardes de lier les pieds à Sidrach, Misach et Abdénago, et de les jeter ainsi au milieu des flammes de la fournaise.
21En même temps ces trois hommes furent liés et jetés au milieu des flammes de la fournaise, avec leurs chausses, leurs tiares, leurs souliers et leurs vêtements :
22car le commandement du roi pressait fort. Et comme la fournaise était extrêmement embrasée, les flammes du feu firent mourir les hommes qui y avaient jeté Sidrach, Misach et Abdenago.
23Cependant ces trois hommes, Sidrach, Misach et Abdénago, tombèrent tout liés au milieu des flammes de la fournaise.
24Alors le roi Nabuchodonosor fut frappé d’étonnement ; il se leva tout d’un coup, et dit aux grands de sa cour : N’avons-nous pas jeté trois hommes liés au milieu du feu ? Ils répondirent au roi : Oui, seigneur.
25Nabuchodonosor leur dit : J’en vois quatre néanmoins qui marchent sans être liés au milieu du feu, qui sont incorruptibles dans les flammes, et dont le quatrième est semblable à un fils de Dieu.
26Alors Nabuchodonosor s’étant approché de la porte de la fournaise ardente, dit : Sidrach, Misach et Abdénago, serviteurs du Dieu très-haut, sortez et venez. Aussitôt Sidrach, Misach et Abdénago sortirent du milieu du feu :
27et les satrapes, les premiers officiers, les juges, et les grands de la cour du roi, regardaient attentivement ces jeunes hommes, voyant que le feu n’avait eu aucun pouvoir sur leurs corps, qu’un seul cheveu de leur tête n’en avait été brûlé, qu’il n’en paraissait aucune trace sur leurs vêtements, et que l’odeur même du feu n’était pas venue jusqu’à eux.
28Alors Nabuchodonosor étant comme hors de lui-même, s’écria : Béni soit leur Dieu, le Dieu de Sidrach, de Misach et d'Abdénago, qui a envoyé son ange, et a délivré ses serviteurs qui ont cru en lui, qui ont résisté au commandement du roi, et qui ont abandonné leurs corps pour ne point se rendre esclaves, et pour n'adorer aucun autre dieu que le seul Dieu qu'ils adorent.
29Voici donc l'ordonnance que je fais : Que tout homme, de quelque peuple, de quelque tribu et de quelque langue qu'il puisse être, qui aura proféré un blasphème contre le Dieu de Sidrach, de Misach et d'Abdénago, périsse, et que sa maison soit détruite ; parce qu'il n'y a point d'autre dieu qui puisse sauver que celui-là.
30Alors le roi éleva en dignité Sidrach, Misach et Abdénago dans la province de Babylone.