La sainte Bible

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Traduction par Louis-Issac Lemaistre de Saci, édition de 1855, libre de droits.

n°44 / Actes des Apotres. 23 :

1PAUL regardant fixement le conseil, dit : Mes frères, jusqu’à cette heure je me suis conduit devant Dieu avec toute la droiture d’une bonne conscience.
2À cette parole, Ananie, grand prêtre, ordonna à ceux qui étaient près de lui, de le frapper sur le visage.
3Alors Paul lui dit : Dieu vous frappera vous-même, muraille blanchie ! Quoi ! vous êtes assis ici pour me juger selon la loi, et cependant contre la loi vous commandez qu’on me frappe !
4Ceux qui étaient présents, dirent à Paul : Osez-vous bien maudire le grand prêtre de Dieu ?
5Paul leur répondit : Je ne savais pas, mes frères, que ce fût le grand prêtre : car il est écrit : Vous ne maudirez point le prince de votre peuple.
6Or Paul sachant qu’une partie de ceux qui étaient là étaient saducéens, et l’autre pharisiens, il s’écria dans l’assemblée : Mes frères, je suis pharisien, et fils de pharisien ; et c’est à cause de l’espérance d’une autre vie, et de la résurrection des morts, que l’on veut me condamner.
7Paul ayant parlé de la sorte, il s’émut une dissension entre les pharisiens et les saducéens, et l’assemblée fut divisée.
8Car les saducéens disent qu’il n’y a ni résurrection, ni ange, ni esprit ; au lieu que les pharisiens reconnaissent l’un et l’autre.
9Il s’éleva ensuite un grand bruit ; et quelques-uns des pharisiens contestaient, en disant : Nous ne trouvons point de mal en cet homme. Que savons-nous si un esprit, ou un ange, ne lui aurait point parlé ?
10Le tumulte s’augmentant, et le tribun ayant peur que Paul ne fût mis en pièces par ces gens-là, il commanda qu’on fît venir des soldats, qui l’enlevassent d’entre leurs mains, et le menassent dans la forteresse.
11La nuit suivante le Seigneur se présenta à lui, et lui dit : Paul, ayez bon courage : car comme vous m’avez rendu témoignage dans Jérusalem, il faut aussi que vous me rendiez témoignage dans Rome.
12Le jour étant venu, quelques Juifs s’étant ligués, firent voeu avec serment et imprécation, de ne manger, ni boire, qu’ils n’eussent tué Paul.
13Ils étaient plus de quarante qui avaient fait cette conjuration ;
14et ils vinrent se présenter aux princes des prêtres et aux sénateurs, et leur dirent : Nous avons fait voeu, avec de grandes imprécations, de ne point manger que nous n’ayons tué Paul.
15Vous n’avez donc qu’à faire savoir, de la part du conseil, au tribun, que vous le priez de faire amener demain Paul devant vous, comme pour connaître plus particulièrement de son affaire ; et nous serons prêts pour le tuer avant qu’il arrive.
16Mais le fils de la soeur de Paul, ayant appris cette conspiration, vint et entra dans la forteresse, et en avertit Paul.
17Paul ayant appelé un des centeniers, lui dit : Je vous prie de mener ce jeune homme au tribun : car il a quelque chose a lui dire.
18Le centenier prit le jeune homme avec lui, et le mena au tribun, auquel il dit : Le prisonnier Paul m’a prié de vous amener ce jeune homme, qui a quelque avis à vous donner.
19Le tribun le prenant par la main, et l’ayant tiré à part, lui demanda ce qu’il avait à lui dire.
20Ce jeune homme lui dit : Les Juifs ont résolu ensemble de vous prier que demain vous envoyiez Paul dans leur assemblée, comme s’ils voulaient connaître plus exactement de son affaire :
21mais ne consentez pas à leur demande ; car plus de quarante hommes d’entre eux doivent lui dresser des embûches, ayant fait voeu avec de grands serments de ne manger, ni boire, qu’ils ne l’aient tué ; et ils sont déjà tout préparés, attendant seulement que vous leur promettiez ce qu’ils désirent.
22Le tribun ayant entendu cela, renvoya le jeune homme, et lui défendit de découvrir à personne qu’il lui eût donné cet avis ;
23et ayant appelé deux centeniers, il leur dit : Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante et dix cavaliers, et deux cents archers, pour aller jusqu’à Césarée.
24Il leur ordonna aussi d’avoir des chevaux pour monter Paul, et le mener sûrement au gouverneur Félix.
25Car il eut peur que les Juifs ne l’enlevassent, et ne le tuassent ; et qu’après cela on ne l’accusât d’avoir reçu d’eux de l’argent pour le leur livrer.
26Il écrivit en même temps à Félix, en ces termes : Claude Lysias : au très-excellent gouverneur Félix : Salut !
27Les Juifs s’étant saisis de cet homme, et étant sur le point de le tuer, j’y arrivai avec des soldats, et le tirai de leurs mains, ayant su qu’il était citoyen romain.
28Et voulant savoir de quel crime ils l’accusaient, je le menai en leur conseil ;
29mais j’ai trouvé qu’il n’était accusé que de certaines choses qui regardent leur loi, sans qu’il y eût en lui aucun crime qui fût digne de mort ou de prison.
30Et sur l’avis qu’on m’a donné d’une entreprise que les Juifs avaient formée pour le tuer, je vous l’ai envoyé ; ayant aussi commandé à ses accusateurs, d’aller proposer devant vous ce qu’ils ont à dire contre lui. Adieu.
31Les soldats donc, pour exécuter l’ordre qu’ils avaient reçu, prirent Paul avec eux, et le menèrent la nuit à Antipatride.
32Et le lendemain ils s’en retournèrent à la forteresse, l’ayant laissé entre les mains des cavaliers ;
33qui étant arrivés à Césarée, rendirent la lettre au gouverneur, et lui présentèrent Paul.
34Le gouverneur l’ayant lue, s’enquit de quelle province était Paul ; et avant appris qu’il était de Cilicie,
35il lui dit : Je vous entendrai quand vos accusateurs seront venus. Et il commanda qu’on le gardât au palais d’Hérode.