L’Ancien Testament

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Traduction par Henri-Auguste Perret-Gentil, édition de 1847-1861, libre de droits.

n°11 / Le premier livre des Rois. 3 :

1Et Salomon s’apparenta à Pharaon, Roi d’Egypte, et il épousa la fille de Pharaon, qu’il introduisit dans la ville de David, en attendant qu’il eût achevé la construction de sa maison et de la Maison de l’Éternel, et du mur d’enceinte de Jérusalem.
2Seulement le peuple sacrifiait sur les tertres, parce que jusqu’à cette époque il n’avait pas été élevé de Maison au Nom de l’Éternel.
3Et Salomon aimait l’Éternel, marchant sur les errements de David, son père ; seulement offrait-il sur les tertres les sacrifices et l’encens.
4Et le Roi se rendit à Gabaon pour y faire un sacrifice, car c’était le tertre principal ; Salomon offrit mille holocaustes sur cet autel.
5A Gabaon l’Éternel apparut à Salomon en songe pendant la nuit, et Dieu dit : Demande ce que je dois te donner.
6Et Salomon dit : Tu as témoigné à ton serviteur David, mon père, un grand amour, comme il marchait devant Toi en vérité et en justice et en droiture de cœur avec Toi, et Tu lui as conservé ce grand amour et lui as accordé un fils qui est assis sur son trône, comme cela est aujourd’hui.
7Et maintenant Éternel, mon Dieu, tu as fait ton serviteur Roi, successeur de David, mon père, et je ne suis qu’un jeune adolescent sans expérience pour se conduire,
8et ton serviteur se trouve au milieu de ton peuple que tu as élu, peuple considérable qu’on ne saurait ni mesurer ni compter, tant il est immense.
9Dote donc ton serviteur d’un cœur qui sache écouter, à l’effet de rendre la justice à ton peuple, et d’avoir le discernement du bien et du mal ; car qui est-ce qui serait capable d’administrer la justice à ton peuple, ce peuple immense ?
10Et le fait fut agréable aux yeux du Seigneur, que Salomon eût demandé cette chose-là.
11Et Dieu lui dit : Parce que tu as demandé cette chose, et que tu n’as demandé pour toi ni longue vie, ni richesses, ni mort de tes ennemis, et que tu as demandé pour toi la capacité d’administrer la justice,
12voici, J’agirai d’après tes paroles ; voici, Je te donne un cœur sage et intelligent, tel qu’il n’y en a pas eu de pareil avant toi et qu’après toi ne surgira personne qui t’égale.
13Et qui plus est, ce que tu n’as pas demandé, je te le donne, et opulence et honneur, tellement que tu n’auras pas ton pareil parmi les rois tout le temps de ta vie.
14Et si tu suis mes voies pour garder mes statuts et mes ordonnances, comme l’a fait David, ton père, je prolongerai tes jours…
15Alors Salomon s’éveilla, et voilà que c’était un songe. Et il rentra à Jérusalem, et se présenta devant l’Arche de l’Alliance de l’Éternel, et offrit des holocaustes et fit des sacrifices pacifiques, et donna un grand banquet à tous ses serviteurs.
16Alors deux prostituées arrivèrent chez le Roi et parurent devant lui.
17Et l’une des femmes dit : J’ai recours à toi, mon Seigneur ! Moi et cette femme nous habitions le même logis, et j’accouchai chez elle dans la maison.
18Et le troisième jour après mes couches, cette femme accoucha aussi. Et nous étions ensemble et aucune personne étrangère n’était avec nous dans la maison ; il n’y avait que nous deux dans la maison.
19Et le fils de cette femme mourut pendant la nuit, parce qu’elle s’était couchée sur lui.
20Et au milieu de la nuit elle se leva et prit mon fils à mes côtés pendant le sommeil de ta servante, et elle le mit sur son sein, et sur mon sein elle mit son enfant mort.
21Et lorsque le matin je me disposais à allaiter mon enfant, voilà qu’il était mort ! mais l’ayant regardé attentivement le matin, je vis que ce n’était pas le fils que j’avais enfanté.
22Et l’autre femme dit : Nullement ! c’est l’enfant vivant qui est mon fils, et l’enfant mort est ton fils. Et l’autre reprit : Nullement ! mais ton fils est l’enfant mort, et mon enfant est celui qui est en vie. Et elles disputaient devant le Roi.
23Alors le Roi dit : L’une dit : C’est mon fils qui est l’enfant vivant et ton fils est le mort. Et l’autre dit : Nullement ! mais c’est ton fils qui est le mort, et le mien qui est le vivant.
24Et le Roi dit : Allez me chercher une épée ! Et l’on apporta une épée devant le Roi.
25Et le Roi dit : Coupez en deux l’enfant qui vit, et donnez-en une moitié à l’une, et une moitié à l’autre.
26Alors la femme dont l’enfant vivant était le fils, s’adressant au Roi (car ses entrailles bouillaient pour son enfant) dit : Je t’en supplie, mon Seigneur ! Donnez-lui l’enfant qui vit, mais ne le faites pas mourir ! Et l’autre femme dit : Qu’il ne soit ni à moi, ni à toi ! coupez-le !
27Alors le Roi prit la parole et prononça : Redonnez-lui l’enfant qui vit ! et ne le faites pas mourir ! c’est sa mère.
28Et tous les Israélites entendirent le jugement rendu par le Roi, et ils conçurent un grand respect pour lui ; car ils apercevaient en lui la sagesse de Dieu pour l’exercice de la justice.