n°40 / Matthieu 27 :
3Alors Judas, celui qui l’avait trahi, voyant qu’il était condamné, fut pris de remords et rapporta les 30 pièces d’argent aux chefs des prêtres et aux anciens
4en disant : « J’ai péché en faisant arrêter un innocent. » Ils répondirent : « En quoi cela nous concerne-t-il ? C’est toi que cela regarde. »
5Judas jeta les pièces d’argent dans le temple, se retira et alla se pendre.
6Les chefs des prêtres les ramassèrent en disant : « Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré puisque c’est le prix du sang. »
7Après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour y ensevelir les étrangers.
8C’est pourquoi ce champ a été appelé « champ du sang » jusqu’à aujourd’hui.
9Alors s’accomplit ce que le prophète Jérémie avait annoncé : Ils ont pris les 30 pièces d’argent, la valeur à laquelle il a été estimé par les Israélites,
10et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné.
11Jésus comparut devant le gouverneur. Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui répondit : « Tu le dis. »
12Mais il ne répondit rien aux accusations des chefs des prêtres et des anciens.
13Alors Pilate lui dit : « N’entends-tu pas tous ces témoignages qu’ils portent contre toi ? »
14Mais Jésus ne répondit sur aucun point, ce qui étonna beaucoup le gouverneur.
15A chaque fête, le gouverneur avait pour habitude de relâcher un prisonnier, celui que la foule voulait.
16Ils avaient alors un prisonnier célèbre, un dénommé Barabbas.
17Comme ils étaient rassemblés, Pilate leur dit : « Lequel voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ou Jésus qu’on appelle le Christ ? »
18En effet, il savait que c’était par jalousie qu’ils avaient fait arrêter Jésus.
19Pendant qu’il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : « N’aie rien à faire avec ce juste, car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert dans un rêve à cause de lui. »
20Les chefs des prêtres et les anciens persuadèrent la foule de demander Barabbas et de faire mourir Jésus.
21Le gouverneur prit la parole et leur dit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas. »
22Pilate répliqua : « Que ferai-je donc de Jésus qu’on appelle le Christ ? » Tous répondirent : « Qu’il soit crucifié ! »
23« Mais quel mal a-t-il fait ? » dit le gouverneur. Ils crièrent encore plus fort : « Qu’il soit crucifié ! »
24Voyant qu’il ne gagnait rien mais que le tumulte augmentait, Pilate prit de l’eau, se lava les mains en présence de la foule et dit : « Je suis innocent du sang de ce juste. C’est vous que cela regarde. »
25Et tout le peuple répondit : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! »
26Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait fouetter Jésus, il le livra à la crucifixion.
27Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent toute la troupe autour de lui.
28Ils lui enlevèrent ses vêtements et lui mirent un manteau écarlate.
29Ils tressèrent une couronne d’épines qu’ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite ; puis, s’agenouillant devant lui, ils se moquaient de lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! »
30Ils crachaient sur lui, prenaient le roseau et le frappaient sur la tête.
31Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l’emmenèrent pour le crucifier.
35Ils le crucifièrent, puis ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort [afin que s’accomplisse ce que le prophète avait annoncé : Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré au sort mon habit].
36Puis ils s’assirent et le gardèrent.
37Pour indiquer le motif de sa condamnation, on écrivit au-dessus de sa tête : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
38Avec lui furent crucifiés deux brigands, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche.
39Les passants l’insultaient et secouaient la tête
40en disant : « Toi qui détruis le temple et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même ! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! »
41Les chefs des prêtres, avec les spécialistes de la loi et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient :
42« Il en a sauvé d’autres et il ne peut pas se sauver lui-même ! S’il est roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui.
43Il s’est confié en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! En effet, il a dit : ‘Je suis le Fils de Dieu.’ »
44Les brigands crucifiés avec lui l’insultaient eux aussi de la même manière.
45De midi jusqu’à trois heures de l’après-midi, il y eut des ténèbres sur tout le pays.
46Vers trois heures de l’après-midi, Jésus s’écria d’une voix forte : « Eli, Eli, lama sabachthani ? » –c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
47Quelques-uns de ceux qui étaient là, après l’avoir entendu, disaient : « Il appelle Elie. »
48Aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge qu’il imbiba de vinaigre ; il la fixa à un roseau et lui donna à boire.
49Mais les autres disaient : « Laisse donc, voyons si Elie viendra le sauver. »
50Jésus poussa de nouveau un grand cri et rendit l’esprit.
51Et voici que le voile du temple se déchira en deux depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,
52les tombeaux s’ouvrirent et les corps de plusieurs saints qui étaient morts ressuscitèrent.
53Etant sortis des tombes, ils entrèrent dans la ville sainte après la résurrection de Jésus et apparurent à un grand nombre de personnes.
54A la vue du tremblement de terre et de ce qui venait d’arriver, l’officier romain et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d’une grande frayeur et dirent : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu. »
55Il y avait là bien des femmes qui regardaient de loin ; elles avaient accompagné Jésus depuis la Galilée pour le servir.
56Parmi elles figuraient Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
62Le lendemain, qui était le jour après la préparation du sabbat, les chefs des prêtres et les pharisiens allèrent ensemble chez Pilate
63et dirent : « Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : ‘Après trois jours je ressusciterai.’
64Ordonne donc que le tombeau soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas voler le corps et dire au peuple : ‘Il est ressuscité.’ Cette dernière imposture serait pire que la première. »
65Pilate leur dit : « Vous avez une garde. Allez-y, gardez-le comme vous le souhaitez ! »
66Ils s’en allèrent et firent surveiller le tombeau par la garde après avoir scellé la pierre.