n°18 / Le livre de Job 29 :

1Et Job continua son proposet dit :
2Oh ! que ne suis-je comme aux mois d’autrefois, comme aux jours où Dieu me gardait,
3Lorsque sa bougie brillait sur ma tête, et lorsque par sa lumière je marchais à travers l’obscurité :
4Comme aux jours de ma jeunesse, lorsque le secret de Dieu était sur mon tabernacle :
5Lorsque le Tout-Puissant était encore avec moi, lorsque mes enfants m’entouraient :
6Lorsque je lavais mes pas dans le beurre, et que le roc me répandit des rivières d’huile.
7Lorsque je sortais au portail traversant la ville, lorsque je préparais mon siège dans la rue !
8Les jeunes gens me voyaient, et se cachaient : et les plus âgés se levaient et se tenaient debout.
9Les princes s’abstenaient de parler, et mettaient leur main sur leur bouche.
10Les nobles étaient silencieux, et leur langue s’attachait à leur palais.
11Lorsque l’oreille m’entendait, elle me bénissait, et lorsque l’œil me voyait, il me rendait témoignage.
12Parce que je délivrai le pauvre qui criait, et l’orphelin de père, et celui qui n’avait personne pour l’aider.
13La bénédiction de celui qui était sur le point de périr venait sur moi, et je faisais chanter de joie le cœur de la veuve.
14Je revêtais la droiture, et elle m’habilla : mon jugement m’était comme une robe et un diadème.
15J’étais les yeux de l’aveugle, et j’étais les pieds du boiteux.
16J’étais un père pour les pauvres : et la cause que je ne connaissais pas je la recherchais.
17Et je brisais les mâchoires du pervers, et j’arrachais la proie d’entre ses dents.
18Et je disais : Je mourrai dans mon nid, et je multiplierai mes jours comme le sable.
19Ma racine était ouverte aux eaux, et la rosée demeurait la nuit sur ma branche.
20Ma gloire se renouvelait en moi, et mon arc s’était renforcé dans ma main.
21On m’écoutait, on attendait et on se taisait après mon conseil.
22Après mes paroles ils ne répliquèrent pas, et mon allocution ne coulait goutte à goutte sur eux.
23Et ils m’attendaient comme la pluie : et ils ouvraient grande leur bouche comme pour la pluie de la dernière saison.
24Si je riais avec eux, ils ne le croyaient pas : et ils n’abaissaient pas la luminosité de mon visage.
25Je choisissais leur chemin, et je m’asseyais à leur tête, et demeurais comme un roi en son armée, comme un homme qui console les affligés.