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Traduction du rabbinat par Zadoc Kahn, édition de 1899-1906, libre de droits.

n°29 / Job 4 :

1ELIPHAZ de Têmân prit la parole et dit :
2Si l’on essaie de te répliquer, tu en seras peut-être contrarié ; mais qui peut contenir ses paroles ?
3Certes, tu as fait la leçon à bien des gens ; des bras qui tombaient de lassitude, tu les fortifiais.
4Tes paroles relevaient celui qui trébuchait, les genoux qui chancelaient, tu les raffermissais.
5Et maintenant que le malheur te visite, tu te décourages ; il met la main sur toi, et tu es consterné !
6Ta piété n’est-elle pas pour te donner confiance ? L’intégrité de ta conduite n’est-elle pas ton espoir ?
7Songes-y donc : est-il un innocent qui ait succombé ? Où est-il arrivé que des justes aient péri ?
8Pour moi, j’ai observé ce fait : ceux qui cultivent l’iniquité et sèment le mal les récoltent.
9Un souffle de Dieu les fait périr, le vent de sa colère les anéantit.
10Que le lion rugisse, que le fauve pousse des hurlements : les dents du lionceau sont brisées.
11La bête féroce périt, faute de proie, et les petits de la lionne sont dispersés.
12Quant à moi, il m’est venu une révélation furtive : mon oreille en saisit un léger murmure.
13Ce fut dans le flot de pensées qu’apportent les visions nocturnes, alors qu’un lourd sommeil pèse sur les hommes.
14Je me sentis envahi par la terreur et le frisson ; tous mes os en frémirent de peur.
15Un souffle effleura ma face, et les poils se hérissèrent sur ma chair.
16Une figure, dont les traits m’étaient inconnus, se tint là sous mes yeux, et j’entendis le faible son d’une voix :
17« L’homme me fut-il dit peut-il être juste devant Dieu ? Le mortel peut-il être pur au gré de son Créateur ?
18Mais il ne se fie même pas à ses serviteurs ; jusque dans ses anges il constate des défaillances !
19Que sera-ce des hommes, habitants de maisons d’argile, qui ont leurs fondements dans la poussière, et qu’on foule aux pieds comme un ver ?
20Du matin au soir, ils se trouvent écrasés ; sans qu’on y fasse attention, ils périssent à jamais.
21Ah ! Le fil qui les soutenait est rompu : ils meurent, sans avoir acquis la sagesse !