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Traduction du rabbinat par Zadoc Kahn, édition de 1899-1906, libre de droits.

n°29 / Job 14 :

1L’HOMME, né de la femme, n’a que peu de jours à vivre, et il est rassasié de troubles.
2Comme la fleur, il pousse et se flétrit ; il fuit comme l’ombre et n’a point de durée.
3Et c’est sur cet être que tu as les yeux ouverts ! Moi-même, tu me forces à comparaître en justice avec toi !
4Qui donc pourrait tirer quelque chose de pur de ce qui est impur ? Pas un !
5Puisque ses jours sont mesurés, que tu connais le compte de ses mois, et que tu lui as imposé des limites qu’il ne saurait dépasser,
6détourne ton attention de lui : qu’il ait un peu de répit pendant qu’il remplit sa journée comme un mercenaire !
7Car pour l’arbre, il est encore de l’espoir ; si on le coupe il peut repousser, les rejetons ne lui manquent pas.
8Dût sa racine vieillir dans la terre et son tronc mourir dans le sol,
9il suffit qu’il sente l’eau pour reverdir et produire un branchage, comme s’il était nouvellement planté.
10Mais l’homme meurt et s’évanouit, le mortel expire : où est-il alors ?
11Les eaux s’échappent du fond du lac, le fleuve tarit et se dessèche.
12De même, les humains se couchent pour ne plus se relever ; tant que dureront les cieux, ils ne se réveilleront ni ne secoueront leur sommeil.
13Ah ! Qu’il te plaise de m’enfermer dans le Cheol, de me mettre à l’abri jusqu’à ce que ta colère soit passée, de me fixer un terme où tu te ressouviendrais de moi !
14Lorsque l’homme meurt, revivra-t-il ? S’il en était ainsi, tout le long de ma pénible corvée, je nourrirais de l’espoir, jusqu’à ce qu’on vienne me relever de ma faction.
15Tu m’appellerais et moi je répondrais ; tu témoignerais de l’affection pour l’œuvre de tes mains.
16Au lieu de compter comme à présent chacun de mes pas, tu cesserais de surveiller mes fautes.
17Mes péchés sont scellés dans un faisceau ; tu as mis ton cachet sur mes manquements.
18Or, une montagne qui s’écroule se réduit en poussière, et le rocher est déraciné de sa base.
19Les eaux finissent par user les pierres ; leurs flots entraînent la poussière du sol : de même, tu ruines l’espoir de l’homme.
20Tu l’empoignes à jamais et il disparaît ; tu déformes sa figure et le rejettes.
21Que ses enfants s’élèvent, il n’en sait rien ; qu’ils soient abaissés, il n’en a pas connaissance.
22Mais c’est pour lui seul que sa chair souffre ; c’est pour lui seul que son âme est en deuil.