n°35 / Habacuc 3 :
1Prière de Habacuc, le prophète, sur Schiguionoth.
2O Eternel, j’ai entendu ce que tu as fait entendre, et j’ai craint ! Eternel, donne vie à ton œuvre au milieu des années ; au milieu des années, fais-la connaître. Dans le courroux, souviens-toi d’avoir compassion !
3Dieu vient de Théman, et le Saint, de la montagne de Paran ! (Sélah.) Sa splendeur couvre les cieux, et la terre est pleine de sa louange ;
4et il y a un éclat comme la lumière : des rayons lui [jaillissent] de la main, et c’est là que se cache sa puissance.
5Devant sa face marche la peste, et une flamme ardente sort sur ses pas.
6Il s’arrête, et il fait vibrer la terre ; il regarde, et il fait trembler les nations, et les montagnes antiques volent en éclats ; les collines Eternelles s’abaissent. Il a des sentiers Eternels.
7Je vois l’iniquité peser sur les tentes de Cuschan ; les tentures de la terre de Madian frémissent.
8Est-ce contre les fleuves que s’irrite l’Eternel ? contre les fleuves qu’est ta colère ? contre la mer qu’est ta fureur, que tu avances sur tes chevaux, sur tes chars, pour le salut ?
9Ton arc s’est dégaîné, mis à nu ; assignées avec serment sont les verges de [ta] parole. (Sélah.) Tu fends la terre en rivières.
10Les montagnes te voient et se tordent de douleur ; les eaux s’abattent en ondées, l’abîme fait retentir sa voix, il étend ses mains en haut.
11Le soleil, la lune s’arrêtent en leur demeure. Ils marchent à la lumière de tes flèches, à l’éclat de l’éclair de ta lance.
12Tu parcours la terre avec indignation, tu broies les nations avec colère.
13Tu sors pour le salut de ton peuple, pour le salut, avec ton oint ! Tu écrases le chef de la maison du méchant, la mettant à nu, des fondements jusqu’au comble. (Sélah.)
14Tu perces de tes traits la tête de ses chefs, [qui] s’élancent pour me disperser ; ils s’en réjouissent, comme de dévorer l’affligé dans les lieux cachés.
15Avec tes chevaux tu marches par la mer, sur les monceaux des grandes eaux.
16J’ai entendu, et mon corps a frémi ; à la voix, mes lèvres se sont entrechoquées, la carie a pénétré dans mes os et j’ai frémi sous moi ; moi, qui serai en repos au jour de la détresse, quand montera contre le peuple celui qui l’assaillira.
17Car le figuier ne fleurira pas, et il n’y aura aucun produit dans les vignes ; le fruit de l’olivier trompera l’attente, et les champs ne donneront point de nourriture ; le menu bétail manquera aux parcs, et il n’y aura plus de bœufs dans l’étable.
18Mais moi, je me réjouirai en l’Eternel, je tressaillirai de joie dans le Dieu de mon salut.
19L’Eternel, le Seigneur, est ma force ; il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes hauts-lieux. Au chef de musique. Avec mes instruments à cordes.