La sainte Bible

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Nouvelle édition de Genève, édition de 1979 © Copyright.[+]

n°18 / Job 3 :

Plaintes de Job ; il maudit le jour de sa naissance
1Après cela, Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance.

2Il prit la parole et dit :

3Périsse le jour où je suis né, Et la nuit qui dit : Un enfant mâle est conçu !

4Ce jour ! qu’il se change en ténèbres, Que Dieu n’en ait point souci dans le ciel, Et que la lumière ne rayonne plus sur lui !

5Que l’obscurité et l’ombre de la mort s’en emparent, Que des nuées établissent leur demeure au-dessus de lui, Et que de noirs phénomènes l’épouvantent !

6Cette nuit ! que les ténèbres en fassent leur proie, Qu’elle disparaisse de l’année, Qu’elle ne soit plus comptée parmi les mois !

7Que cette nuit devienne stérile, Que l’allégresse en soit bannie !

8Qu’elle soit maudite par ceux qui maudissent les jours, Par ceux qui savent exciter le léviathan !

9Que les étoiles de son crépuscule s’obscurcissent, Qu’elle attende en vain la lumière, Et qu’elle ne voie point les paupières de l’aurore !

10Car elle n’a pas fermé le sein qui me conçut, Ni dérobé la souffrance à mes regards.

11Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère ? Pourquoi n’ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles ?

12Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir, Et des mamelles pour m’allaiter ?

13Je serais couché maintenant, je serais tranquille, Je dormirais, je reposerais,

14Avec les rois et les grands de la terre, Qui se bâtirent des mausolées,

15Avec les princes qui avaient de l’or, Et qui remplirent d’argent leurs demeures.

16Ou je n’existerais pas, je serais comme un avorton caché, Comme des enfants qui n’ont pas vu la lumière.

17Là ne s’agitent plus les méchants, Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force ;

18Les captifs sont tous en paix, Ils n’entendent pas la voix de l’oppresseur ;

19Le petit et le grand sont là, Et l’esclave n’est plus soumis à son maître.

20Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, Et la vie à ceux qui ont de l’amertume dans l’âme,

21Qui espèrent en vain la mort, Et qui la convoitent plus qu’un trésor,

22Qui seraient transportés de joie Et saisis d’allégresse, s’ils trouvaient le tombeau ?

23A l’homme qui ne sait où aller, Et que Dieu cerne de toutes parts ?

24Mes soupirs sont ma nourriture, Et mes cris se répandent comme l’eau.

25Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive ; Ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint.

26Je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos, Et le trouble s’est emparé de moi.