n°18 / Job 23 :
2Maintenant encore ma plainte est une révolte, Mais la souffrance étouffe mes soupirs.
3Oh ! si je savais où le trouver, Si je pouvais arriver jusqu’à son trône,
4Je plaiderais ma cause devant lui, Je remplirais ma bouche d’arguments,
5Je connaîtrais ce qu’il peut avoir à répondre, Je verrais ce qu’il peut avoir à me dire.
6Emploierait-il toute sa force à me combattre ? Ne daignerait-il pas au moins m’écouter ?
7Ce serait un homme droit qui plaiderait avec lui, Et je serais pour toujours absous par mon juge.
8Mais, si je vais à l’orient, il n’y est pas ; Si je vais à l’occident, je ne le trouve pas ;
9Est-il occupé au nord, je ne puis le voir ; Se cache-t-il au midi, je ne puis le découvrir.
10Il sait néanmoins quelle voie j’ai suivie ; Et, s’il m’éprouvait, je sortirais pur comme l’or.
11Mon pied s’est attaché à ses pas ; J’ai gardé sa voie, et je ne m’en suis point détourné.
12Je n’ai pas abandonné les commandements de ses lèvres ; J’ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche.
13Mais sa résolution est arrêtée ; qui s’y opposera ? Ce que son âme désire, il l’exécute.
14Il accomplira donc ses desseins à mon égard, Et il en concevra bien d’autres encore.
15Voilà pourquoi sa présence m’épouvante ; Quand j’y pense, j’ai peur de lui.
16Dieu a brisé mon courage, Le Tout-Puissant m’a rempli d’effroi.
17Car ce ne sont pas les ténèbres qui m’accablent, Ce n’est pas l’obscurité dont je suis couvert.