La sainte Bible

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La Bible de Jérusalem, édition de 1973 © Copyright.[+]

n°23 / Isaïe 5 :

1Que je chante à mon bien-aimé le chant de mon ami pour sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne, sur un coteau fertile.
2Il la bêcha, il l’épierra, il y planta du raisin vermeil. Au milieu il bâtit une tour, il y creusa même un pressoir. Il attendait de beaux raisins : elle donna des raisins sauvages.
3Et maintenant, habitants de Jérusalem et gens de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne.
4Que pouvais-je encore faire pour ma vigne que je n’aie fait ? Pourquoi espérais-je avoir de beaux raisins, et a-t-elle donné des raisins sauvages ?
5Et maintenant, que je vous apprenne ce que je vais faire à ma vigne ! en ôter la haie pour qu’on vienne la brouter, en briser la clôture pour qu’on la piétine ;
6j’en ferai un maquis : elle ne sera ni taillée ni sarclée, ronces et épines y croîtront, j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie.
7Eh bien ! la vigne de Yahvé Sabaot, c’est la maison d’Israël, et l’homme de Juda, c’est son plant de choix. Il attendait le droit et voici l’iniquité, la justice et voici les cris.
8Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, qui joignent champ à champ jusqu’à ne plus laisser de place et rester seuls habitants au milieu du pays.
9A mes oreilles, Yahvé Sabaot l’a juré : Oui, nombre de maisons seront réduites en ruine, grandes et belles, elles seront inhabitées.
10Car dix arpents de vigne ne donneront qu’un tonnelet, et un muid de semence ne produira qu’une mesure.
11Malheur à ceux qui se lèvent tôt le matin pour courir à la boisson, qui s’attardent le soir, ivres de vin.
12Ce ne sont que harpes et cithares, tambourins et flûtes, et du vin pour leurs beuveries. Mais pour l’œuvre de Yahvé, pas un regard, l’action de ses mains, ils ne la voient pas.
13C’est pourquoi mon peuple est exilé, faute de connaissance ; sa noblesse : des gens affamés ! ses foules séchant de soif !
14C’est pourquoi le shéol dilate sa gorge et bée d’une gueule démesurée. Ils y descendent, ses nobles, ses foules et ses criards, et ils y exultent.
15Le mortel a été humilié, l’homme a été abaissé et les yeux des orgueilleux sont baissés.
16Yahvé Sabaot fut exalté dans son jugement et le Dieu saint a révélé sa sainteté dans la justice.
17Les agneaux paîtront comme dans leurs pâtures, les pacages dévastés des bêtes grasses seront la nourriture des chevreaux.
18Malheur à qui tire la faute avec les liens de la tromperie, et le péché comme avec un trait de chariot ;
19à ceux qui disent : « Qu’il fasse vite, qu’il hâte son œuvre, pour que nous la voyions ; que s’approche et se réalise le projet du Saint d’Israël, que nous le reconnaissions. »
20Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres, qui font de l’amer le doux et du doux l’amer.
21Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et s’estiment intelligents.
22Malheur à ceux qui sont des héros pour boire du vin et des champions pour mélanger la boisson,
23qui acquittent le coupable pour un pot-de-vin, et refusent au juste la justice.
24Oui, comme la flamme dévore la paille, comme le foin s’enflamme et disparaît, leur racine ressemblera à de la pourriture, leur bourgeon sera emporté comme la poussière. Car ils ont rejeté la loi de Yahvé Sabaot, ils ont méprisé la parole du Saint d’Israël.
25C’est pourquoi la colère de Yahvé s’est enflammée contre son peuple ; il a levé la main contre lui pour le frapper, les montagnes ont tremblé, et les cadavres sont comme des ordures au milieu des rues. Avec tout cela la colère de Yahvé ne s’est pas calmée, sa main reste levée.
26Il dresse un signal pour le peuple lointain, il le siffle des extrémités de la terre, et voici qu’aussitôt il accourt, léger.
27Chez lui nul n’est fatigué, nul ne trébuche, nul ne dort ni ne sommeille, nul ne dénoue la ceinture de ses reins, nul n’a la courroie de ses sandales rompue.
28Ses flèches sont aiguisées et tous ses arcs tendus, les sabots de ses chevaux, on dirait du rocher, et ses roues, un tourbillon.
29Son rugissement est celui d’une lionne, il rugit comme les lionceaux, il gronde et saisit sa proie, il l’emporte et nul ne le fait lâcher ;
30il gronde contre lui, en ce jour-là, comme gronde la mer. Il regarde le pays : et voici les ténèbres, l’angoisse, et la lumière est obscurcie par les nuages.