n°23 / Isaïe 1 :
1Vision d’Isaïe, fils d’Amoç, qu’il reçut au sujet de Juda et de Jérusalem, au temps d’Ozias, de Yotam, d’Achaz et d’Ezéchias, rois de Juda.
2Cieux écoutez, terre, prête l’oreille, car Yahvé parle. J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, mais ils se sont révoltés contre moi.
3Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître, Israël ne connaît pas, mon peuple ne comprend pas.
4Malheur ! nation pécheresse ! peuple coupable ! race de malfaiteurs, fils pervertis ! Ils ont abandonné Yahvé, ils ont méprisé le Saint d’Israël, ils se sont détournés de lui.
5Où frapper encore, si vous persévérez dans la trahison ? Toute la tête est mal-en-point, tout le cœur est malade,
6de la plante des pieds à la tête, il ne reste rien de sain. Ce n’est que blessures, contusions, plaies ouvertes, qui ne sont pas pansées ni bandées, ni soignées avec de l’huile.
7Votre pays est une désolation, vos villes sont la proie du feu, votre sol, sous vos yeux des étrangers le ravagent, c’est la désolation comme une dévastation d’étrangers.
8Elle est restée, la fille de Sion, comme une hutte dans une vigne, comme un abri dans un champ de concombres, comme une ville assiégée.
9Si Yahvé Sabaot ne nous avait laissé quelques rares survivants, nous serions comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe.
10Ecoutez la parole de Yahvé, chefs de Sodome, prêtez l’oreille à l’enseignement de notre Dieu, peuple de Gomorrhe !
11Que m’importent vos innombrables sacrifices, dit Yahvé. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; au sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je ne prends pas plaisir.
12Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous a demandé de fouler mes parvis ?
13N’apportez plus d’oblation vaine : c’est pour moi une fumée insupportable ! Néoménie, sabbat, assemblée, je ne supporte pas fausseté et solennité.
14Vos néoménies, vos réunions, mon âme les hait ; elles me sont un fardeau que je suis las de porter.
15Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux ; vous avez beau multiplier les prières, moi je n’écoute pas. Vos mains sont pleines de sang :
16lavez-vous, purifiez-vous ! Otez de ma vue vos actions perverses ! Cessez de faire le mal,
17apprenez à faire le bien ! Recherchez le droit, redressez le violent ! Faites droit à l’orphelin, plaidez pour la veuve !
18Allons ! Discutons ! dit Yahvé. Quand vos péchés seraient comme l’écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront.
19Si vous voulez bien obéir, vous mangerez les produits du terroir.
20Mais si vous refusez et vous rebellez, c’est l’épée qui vous mangera ! Car la bouche de Yahvé a parlé.
21Comment est-elle devenue une prostituée, la cité fidèle ? Sion, pleine de droiture, où la justice habitait, et maintenant des assassins !
22Ton argent est changé en scories, ta boisson est coupée d’eau.
23Tes princes sont des rebelles, complices de brigands, tous avides de présents, courant après les pots-de-vin. Ils ne font pas droit à l’orphelin, la cause de la veuve ne leur parvient pas.
24C’est pourquoi, oracle du Seigneur Yahvé Sabaot, le Puissant d’Israël : Malheur ! j’aurai raison de mes adversaires, je me vengerai de mes ennemis.
25Je tournerai la main contre toi, j’épurerai comme à la potasse tes scories, j’ôterai tous tes déchets.
26Je rendrai tes juges tels que jadis, tes conseillers tels qu’autrefois. Après quoi on t’appellera Ville-de-Justice, Cité fidèle.
27Sion sera rachetée par la droiture, et ceux qui reviendront, par la justice.
28C’est la destruction des criminels et des pécheurs, tous ensemble ! Ceux qui abandonnent Yahvé périront.
29Oui, on aura honte des térébinthes qui font vos délices, vous rougirez des jardins que vous avez choisis.
30Car vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri, et comme un jardin qui n’a plus d’eau.
31Le colosse deviendra comme de l’étoupe, et son œuvre sera l’étincelle : ils flamberont tous deux ensemble, et personne pour éteindre.